dimanche 17 février 2008

Je ne suis pas bien portant

Depuis que je suis sur la terre [politique],
Ce n'est pas rigolo. Entre nous,
Je suis d'une santé précaire,
Et je me fais un mauvais sang fou,
J'ai beau vouloir me remonter
Je souffre de tous les côtés.


gaston ouvrard je suis pas bien portant


J'ai la rate
Qui se dilate,
J'ai le foie
Qu'est pas droit,
J'ai le ventre
Qui se rentre
J'ai le pylore
Qui se colore
J'ai le gésier
Anémié,
L'estomac
Bien trop bas
Et les côtes
Bien trop hautes
J'ai les hanches
Qui se démanchent
L'épigastre
Qui s'encastre
L'abdomen Qui se démène
Le thorax
Qui se désaxe
La poitrine
Qui se débine
Les épaules
Qui se frôlent
J'ai les reins
Bien trop fins
Les boyaux
Bien trop gros
J'ai le sternum
Qui se dégomme
Et le sacrum
C'est tout comme
J'ai le nombril
Tout en vrille
Et le coccyx
Qui se dévisse

Ah! Bon Dieu! que c'est embêtant
D'être toujours patraque,
Ah Bon Dieu! que c'est embêtant
Je ne suis pas bien portant.

Pour tâcher de guérir au plus vite,
Un matin tout dernièrement
Je suis allé à la visite [rendre visite]
Voir le major du régiment.
[A un médecin très épatant.]
D'où souffrez-vous? qu'il m'a demandé.
C'est bien simple que j'y ai répliqué.

J'ai la rate
Qui se dilate,
J'ai le foie
Qu'est pas droit,
Et puis j'ai
Ajouté
Voyez-vous
Ce n'est pas tout
J'ai les genoux
Qui sont mous
J'ai le fémur
Qu'est trop dur
J'ai les cuisses
Qui se raidissent
Les guibolles
Qui flageolent
J'ai les chevilles
Qui se tortillent
Les rotules
Qui ondulent
Les tibias
Raplaplas
Les mollets
Trop épais
Les orteils
Pas pareils
J'ai le coeur
En largeur
Les poumons
Tout en long
L'occiput
Qui chahute
J'ai les coudes
Qui se dessoudent
J'ai les seins
Sous le bassin
Et le bassin
Qu'est pas sain

REFRAIN

Avec une charmante demoiselle
Je devais me marier par amour.
Mais un soir comme j'étais près d'elle,
En train de lui faire la cour,
Me voyant troublé, elle me dit:
- Qu'avez vous? moi je lui répondis:

J'ai la rate
Qui se dilate,
J'ai le foie
Qu'est pas droit,
J'ai le ventre
Qui se rentre
J'ai le pylore
Qui se colore
J'ai le gésier
Anémié,
L'estomac
Bien trop bas
Et les côtes
Bien trop hautes
J'ai les hanches
Qui se démanchent
L'épigastre
Qui s'encastre
L'abdomen
Qui se démène
Le thorax
Qui se désaxe
La poitrine
Qui se débine
Les épaules
Qui se frôlent
J'ai les reins
Bien trop fins
Les boyaux
Bien trop gros J'ai le sternum
Qui se dégomme
Et le sacrum
C'est tout comme
J'ai le nombril
Tout en vrille
Et le coccyx
Qui se dévisse
Et puis j'ai
Ajouté
Voyez-vous
Ce n'est pas tout
J'ai les genoux
Qui sont mous
J'ai le fémur
Qu'est trop dur
J'ai les cuisses
Qui se raidissent
Les guibolles
Qui flageolent
J'ai les chevilles
Qui se tortillent
Les rotules
Qui ondulent
Les tibias
Raplaplas
Les mollets
Trop épais
Les orteils
Pas pareils
J'ai le coeur
En largeur
Les poumons
Tout en long
L'occiput
Qui chahute
J'ai les coudes
Qui se dessoudent
J'ai les seins
Sous le bassin
Et le bassin
Qu'est pas sain
En plus de ça
Je vous le cache pas
J'ai aussi
Quel souci!
La luette
Trop fluette
L'oesophage
Qui surnage
Les gencives
Qui dérivent
J'ai le palais
Qu'est pas laid
Mais les dents
C'est navrant
J'ai les petites
Qui s'irritent
Et les grosses
Qui se déchaussent
Les canines
Se ratatinent
Les molaires
Se font la paire
Dans les yeux
C'est pas mieux
J'ai le droit
Qu'est pas droit
Et le gauche
Qu'est bien moche
J'ai les cils
Qui se défilent
Les sourcils
Qui s'épilent
J'ai le menton
Qu'est trop long
Les artères
Trop pépères
J'ai le nez
Tout bouché
Le trou du cou
Qui se découd
Et du coup
Voyez-vous
Je suis gêné
Pour parler
C'est vexant
Car maintenant
Je suis forcé
De m'arrêter.

Paroles: Géo Koger, musique: Vincent Scotto, Gaston Ouvrard, 1932

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