Un : le préformateur Elio Di Rupo, avec l'appui du CDH et d'Ecolo, a délibérément choisi d'exclure le MR des négociations, « peut-être parce qu'on a envie d'abandonner des positions francophones qui étaient communes ». Et il n'a pas réuni les présidents des partis francophones pour adopter une position commune. « Je n'ose imaginer ce que vous auriez écrit si je n'avais jamais réuni les francophones en 2007 ! Mais ici, comme c'est le PS qui le fait, ça paraît moins grave… », nous lance-t-il.
Deux : Joëlle Milquet, dont la légende de « Madame Non » n'est pas usurpée assure Didier Reynders, est responsable de la montée de la N-VA, et de l'échec de 2007, voulant « coller » au PS.
Trois : les négociateurs sudistes n'ont aucun projet pour les francophones ; ils se contentent de mettre des limites aux revendications flamandes. Le MR, lui, a un projet rassemblant Wallons et Bruxellois.
Quatre : la presse accepte le « secret » qui entoure les discussions, voire s'en réjouit comme d'un bon signe, alors que l'avenir du pays est en jeu. Drôle de façon de suivre l'actualité, juge-t-il.
Conclusion : sans le MR, les francophones sont bien mal défendus…
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Un difficile atterrissage pour Milquet
C’est le CDH qui a le plus à perdre (ou à gagner) en périphérie bruxelloise.
Et maintenant, on va parler BHV. C’est à moi de gagner". C’est ainsi, selon un négociateur, que la présidente du CDH, Joëlle Milquet, a conclu à voix basse la réunion de mardi après-midi où un accord sur la révision de la loi de financement avait été trouvé. Car, enfin, même si cela ulcère d’autres négociateurs francophones, c’est bel et bien Joëlle Milquet qui épouvante les négociateurs des partis flamands
"Avec le PS, on peut trouver un deal sans problème sur la périphérie, explique l’un d’entre eux, les socialistes se fichent éperdument de la périphérie, et Ecolo, on ne les sent pas trop. Mais Milquet, pas moyen de passer outre sur BHV". Un francophone : "c’est faux, archifaux, d’ailleurs, Milquet n’a pas parlé de toute la journée de mercredi" Soit.
C’est d’abord, et avant tout, une logique comptable pure. Prenez les six communes à facilités de la périphérie bruxelloise (Linkebeek, Crainhem, Wezembeek, Wemmel, Drogenbos et Rhode-Saint-Genèse) : des trois partis francophones qui siègent à la table des négociations - PS, CDH et Ecolo - c’est, et de loin, les humanistes qui ont le plus à défendre dans ces six communes. Ainsi le CDH est-il le plus représenté dans la périphérie bruxelloise en termes de mandataires locaux (conseiller, échevins et même une bourgmestre à Rhode) derrière le FDF. Comme le parti amarante n’est pas à la table des négociations. Joëlle Milquet sait pertinemment bien qu’elle est attendue au tournant par ses électeurs de la périphérie. Ajoutez à cela que l’absence des libéraux francophones et du FDF dans les négociations - le principal concurrent du CDH en périphérie bruxelloise - fait encore monter la pression sur le CDH. C’est (quasi) mathématique : l’encre d’un éventuel accord ne sera pas encore sèche que les libéraux pilonneront les humanistes en les accusant d’être des "traîtres à la cause francophone"