Secteur automobile Vs Sidérurgie ?
Bertrand Henne : Alors, parlons un peu de la situation de l'emploi et de l'économie d'ailleurs, d'une manière générale en Belgique et plus particulièrement en Flandre… on a annoncé, enfin c'est le bureau du plan… 22 400 emplois perdus en 2009. Est-ce que pour vous ce n'est pas qu'un début ou est-ce qu'on peut le dire, le plus gros de la crise est en train de passer ?
Franck Vandenbroucke:
- Difficile à prédire… Je suis assez préoccupé… et ce n'est pas de dire qu'on est devant une crise comme dans les années 30 où la production industrielle chutait de 25-30%... ce n'est pas ça qu'on vit aujourd'hui, mais nous constatons quand même qu'il y a vraiment eu un arrêt de ventes et donc une accumulation de stocks et donc notamment dans quelques secteurs industriels… il y a un vrai danger…
BH : Notamment l'automobile… On voit qu'il a vraiment chuté ?
- Par exemple l'automobile qui est structurellement fragile en Flandre, parce que ce qu'on fait c'est l'assemblage de voitures, donc on ne fait pas la création, la production, on n'a pas les centres de décision… donc c'est vraiment une industrie fragile, vulnérable et il y a des inquiétudes et donc on est en train de travailler là-dessus et on est en train de chercher des contacts au niveau européen.
BH : Notamment sur Opel Anvers, Franck Vandenbroucke… Est-ce que vous avez plus d'informations sur l'avenir de l'usine ?- Non… tout ce qu'on sait c'est que General Motors qui est la maison mère d'Opel… va lancer un plan de restructuration international au niveau vraiment mondial, à Detroit, prochainement. General Motors Europe va, au niveau Européen, aussi décider d'un plan de restructuration et comme il y a surcapacité et bien évidemment nous craignons pour l'avenir, mais nous voulons agir. Le Gouvernement fédéral a pris des mesures positives, comme par exemple diminuer les coûts du travail en équipe… c'est important pour l'industrie automobile… Nous sommes prêts à venir par exemple, des garanties d'Etat régionales, pour des emprunts dont les entreprises auraient besoin, comme General Motors à Anvers… mais en ce moment-ci il n'y a pas de décisions claires dans le chef de General Motors.
BH : Alors certains pensent que la Flandre est en train de vivre ce que la Wallonie a connu avec la métallurgie au siècle passé. Est-ce qu'on est vraiment à un changement d'époque industrielle, en Flandre ?- A vrai dire… je ne sais pas…. La seule réponse honnête que je peux donner c'est que je ne sais pas, parce qu'il est vrai qu'on va quand même vivre un changement structurel, mais je ne sais pas si l'assemblage d'automobiles est vraiment condamné à disparaître, comme dans le temps la sidérurgie à l'intérieur du continent. La sidérurgie, dans les années 60 a connu un déplacement vers des sites maritimes, à cause du coût du transport et c'était l'avantage qu'avait la Flandre avec Sigmar… Ce n'est pas que nous étions plus intelligents, que nous travaillions plus forts… c'étaient seulement les sites maritimes qui ont été recherchés par l'industrie sidérurgique et nous en avons profité. Je ne suis pas sûr qu'en ce qui concerne l'automobile c'est la même chose. A vrai dire on est compétitif parce qu'on est très productif dans l'assemblage, on est compétitif. Mais évidemment le problème c'est que s'il y a surcapacité et bien il y a des rationalisations quelque part. Voilà ! Donc je ne sais pas si c'est vraiment l'annonce de la fin structurelle ou si c'est un problème de surcapacité qu'on peut surmonter. Mais en tout cas, il faudra changer la structure de l'économie et il faut miser sur l'innovation technologique et il faut mise aussi sur des activités où nous sommes quand même plus présents dans les centres de décisions…
BH : Alors le Gouvernement flamand a fait un plan de relance assez colossal… presque 800 millions d'euros, si je ne m'abuse ?
- Oui, c'était la somme d'une série de politiques de garantie, d'investissement… J'ai plaidé pour un effort immédiat, parce que je crois que dans la mesure où l'économie dans le secteur privé commence à ralentir, les autorités publiques doivent accélérer. C'est ce que fait Obama sur grande échelle, aux Etats-Unis…
BH : 1000 milliards de dollars…Toujours à la RTBF, Marc Sirlereau nous livre
sa petite analyse économico-politico-régionaliste ...
Depuis plusieurs mois, le gouvernement fédéral se préoccupe beaucoup des banques. Dans le même temps, les régions s'occupent surtout d'économie.
La Flandre est prête à aider les usines automobiles installées au nord du pays.
Faut-il s'en étonner ? Pas vraiment...
Il y a bien sûr les élections régionales qui se profilent à l'horizon. Il y a bien sûr la Flandre qui veut montrer que pour régler les problèmes d'emploi et d'économie, ce sont les régions qui sont les mieux placées et qu'à l'avenir, le poids des régions en ces domaines doit être renforcé.
C'est très clairement une des principales revendications flamandes.
Ce n'est pas pour rien non plus que le gouvernement flamand a décidé de donner un coup de pouce à la KBC, une banque considérée par beaucoup comme "flamande".
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