Le chat (sur le site du Soir) à propos de l'enquête sur J-D Lejeune
Le chat porte bien sur l'enquête publiée ce samedi 10 janvier dans "Le Soir" révélant des faits précis relatifs à la gestion de la Délégation générale aux droits de l'enfant (DGDE), sous Claude Lelièvre (1991-2007) et après. Et particulièrement les faveurs accordées, par le gouvernement (PS-CDH), et couvertes par l'administration (Communauté française), à M.Jean-Denis Lejeune, chargé de communication à la DGDE depuis 2005.
L'enquête s'appuie sur une trentaine de source, des dizaines de documents (contrat de travail de M.Lejeune, rapports de l'Inspection des finances, notes internes...). C'est le fruit d'un travail rigoureux et recoupé. Et nous avons donné la parole à M.Lejeune, qui est cité à plusieurs reprises dans l'enquête.
Des pressions ? Oui. Avant, pendant et après nos investigations. Plusieurs sources divers (cabinets, administration...) ont tenté de nous décourager. L'intéressé nous a clairement menacé de nous trainer devant les tribunaux. Et ce avant même publication. Plus, évidemment, la pression "populaire" (blog, site...)
Droit de réponse accordé à M. Lejeune: Il n'en a pas fait la demande. Et je le répète, nous avons eu deux conversations téléphoniques avec lui (jeudi et vendredi) avant publication. L'intéressé ne contestait rien, et certains de ses propos ont été publié samedi et lundi. (...)
C'est la dénonciation d'un "système", d'une suite de petits ou de grands privilèges, accordé à une personnalité publique. Un "système" créé, alimenté et couvert par le gouvernement PS-CDH, par l'ex-Délégué général Lelièvre et par l'administration.
Jalousies ? Peut être. Mais ça n'a pas été le moteur de notre investigation. Notre ligne de conduite? Il y a des faits concordants: un contrat d'exception" (dixit l'Inspection des finances" qui a rendu un avis NEGATIF, contraitement ce que nous avons pu lire), un contrat Kia litigieux, une porte de sortie en or.... Nos principes: l'égalité de traitement, le respect des règles administratives (les mêmes pour tous), la bonne gouvernance, l'éthique, etc./ Mais c'est évident que ce win-win M.Lejeune/classe politique en dit long sur la politique paillette d'aujourd'hui...
La récupération politique? On revient au "capital populaire" de M.Lejeune. Pour les partis, c'était du pain béni! C'est clair que toute la classe politique, tous partis confondus, a profité, exploité, abusé, utilisé de sa notoriété. C'est là le coeur du problème: cette politique spectacle là, axée sur l'image. Une forme de démogagie, surtout apparaître avec les îcones des Belges...; Encore une fois, rien d'illégal en soi. ça a permis à M.Lejeune de se reconstruire une vie sociale et médiatique et de lancer à une vitesse fulgurante son asbl Objectif O....
L'enquête va-t-elle s'arrêter là ? C'est pas à nous d'en décider. L'administration a jugé que la question des heures supplémentaires était vidée. OK. Et le reste, comme nous l'écrivons dans le Soir" d'aujourd'hui....???? Personne n'y répond. Et pour cause: ni le gouvernement PS-CDH, ni le ministre Daerden, ministre de la Fonction publique (PS), ni l'administration, ni le nouveau Délégué général ne vont oser, vouloir, pouvoir (?), aller plus loin... C'est regrettable!
Brève: Une enquête a été ouverte sur le système irrégulier de récupération des heures supplémentaires, dont Jean-Denis Lejeune aurait largement profité.
Des réunions de « crise » hier lundi à propos de cette affaire soulevée par Le Soir, ce week-end.
Frédéric Delcor, secrétaire général de la Communauté française (dont la nomination à la tête de la Communauté Française avait été également sujette à caution)
"J’ai effectivement fait procéder à une enquête administrative.
Nous devons vérifier juridiquement si la réglementation a été respectée.
Si ça n’est pas le cas, nous aviserons. »
Pour rappel, JD Lejeune a été engagé en niveau 1, alors qu’il n’est pas universitaire. Il bénéficie du rang 12 (comme 167 des 5.500 fonctionnaires) et dispose d’un salaire net de 3.000 euros, avec divers avantages (voiture de fonction, GSM, frais de téléphone).
Lire aussi:
Une voiture de fonction légalisée « grâce » à Daerden
J’ai désormais droit à une voiture de fonction. J’ai été voir Michel Daerden, qui a signé mon arrêté », a déclaré au Soir, Jean-Denis Lejeune. Jusque-là, nulle trace, en effet, d’un véhicule professionnel (doublé d’une carte essence) accordé à l’attaché de presse de la Délégation générale aux droits de l’enfant (DGDE).
6 commentaires:
Mais qu'est ce qui dérange tant tout ce "beau monde" qu'un non-universitaire fasse, lui, du bon boulot ?
Ce qui dérange tout ce "beau monde" Raanemari c'est que lorsqu'il y a des règles, meme si elles sont stupides, il faut les respecter sinon c'est le bordel.
Pour ce qui est de savoir si Lejeune fait du "bon boulot", je n'ai encore lu que deux personnes pour le prétendre ... vous et lui !!!
Enfin ce qu'il fait pour amener de l'eau là où les populations en ont besoin c'est pas rien tout de même.
Je ne dis pas qu'il ne faut pas respecter les règles, je m'étonne aussi : pourquoi seulement maintenant ?
@Kezrmit & Raannemari
Comme le précise fort justement kermit: quand il y a des règles, un minimum est de les respecter.
Quand on ne les respecte pas, il doit y avoir des sanctions.
Le moins que l'on puisse affirmer, c'est que dans cette affaire (comme dans une myriade d'autres) en Communauté Française et autres administrations régionales, la politique est omniprésente et fausse tout. C'est clair, c'est net et c'est déplorable, car par définition cela doit être un milieu apolitisé et égalitaire pour tous.
Il y a plusieurs trucs qui m'ennuyent dans ce barnum fait autour de Mr Lejeune.
1. Il y a du nauséabond dans les réflexions autour du fait qu'un non-universitaire reçoivent un salaire d'universitaire. Oui ou non, même si l'inspection des finances dit que tel personne n'a pas les titres requis, un ministre peut-il quand même accorder un barême de niveau 1 ? La réponse est oui : c'est prévu dans les réglements. C'est le rôle de l'inspection des finances (= l'administration) de vérifier les titres et c'est la possibilité pour le politique (au cas où certains l'auraient oublié, c'est nous qui les élisons !!!!! ) de décider. Contrairement à ce que dit Kermit les règles ont été respectées !
2. Mr Lejeune a obtenu la fonction et le salaire (y compris les avantages) dans le PRIVE (à savoir Child Focus présidé et dirigé par des gens venant directement du privé). L'administration (en l'occurence le Commissariat général aux droits de l'enfant) a souhaité obtenir le concours de Mr Lejeune, il fallait y mettre le prix !
3. Certains venimeux sur ce blog et dans le chat du "Soir" mettent en cause la qualité du travail de Mr Lejeune. Leurs propos sont plus proches de la calomnie que d'une analyse un peu fondée; qui est compétent pour estimer si l'action des pompes à eau est judicieuse, appropriée, efficace et efficiente ?
4. Tout en appréciant ce blog, je regrette la tirade poujadiste d'himself : la "myriade d'affaires", "l'omniprésence de la politique", ... Quant à croire que l'administration devrait être un milieu apolitisé, c'est non seulement de la naïveté mais c'est très dangereux. Il faut que les fonctionnaires soient politisés, c'est un gage de défense des droits démocratiques. La défense majeure des fonctionnaires allemands sous le régime nazi a été "j'ai reçu un ordre", "je n'ai pas à discuter les orientations de mes supérieurs", "befehl ist befehl". Le moins que l'on puisse dire dans cette "affaire" ci, c'est que les processus de contrôle interne à l'administration (et donc aussi à la sphère politique) fonctionnent
@ Georges
Merci pour cette réaction structurée et argumentée.
1- Correct sur ce point précis. C'est le gouvernement qui l'a engagé sous ces conditions, usant non pas de la règle, mais de l'exception à la règle, ce qui est assez différent.
Les ministres Arena, Eerdekens et Fonck, Daerden assument-ils encore aujourd'hui ces décisions politiques , contraires aux règles administratives ?
On semble également dire que Di Rupo et Milquet ont donné leur accord en amont (la particratie en remplacement de la démocratie). Aujourd'hui, Delcor (ancien bras droit de Di Rupo) est supposé apprécier l' "affaire" (juge/partie) qui est déjà classée à propos des "récups" ... bidouille mise en place par Lelièvre et pourtant non réglementaire à ces niveaux.
Globalement, les règles existent et elles sont faites visiblement pour être contournées.
Les avantages en nature ne sont pas contractuels et dans ce cadre, peu éthiques.
2- "Child Focus" est issu du privé ... cette fondation d'utilité publique reçoit des subsides publics qui représentent annuellement environ 50 % ...
Encore moins d'accord avec le deuxième point. Claude Lelièvre, en manque de visibilité a voulu sortir JD Lejeune d'un mauvais pas chez Child Focus où le directeur le "brimait" (sources perso, auprès de membre du personnel Child) - c'est expliqué également dans un article du Soir. Ce n'est donc pas l'inverse.
3- Le tout est de savoir quel en est le prix réel
4- Pas d'accord, sauf pour "le poujadiste d'himself : la "myriade d'affaires", "l'omniprésence de la politique" " J'adore et j'assume !
Il ne faut pas confondre morale et éthique avec orientation politique.
Je reformule: la politisation de l'administration est un vrai cancer de ce qui reste de notre démocratie. Plus grave encore (principal reproche à Michel Daerden), une foultitude de missions d'administration sont "externalisées" dans des SA, qui éludent le contrôle financier de la CdC, cfr les nouvelles structures Francorchamps et Jean-Marie Happart.
Pour info, les chefs de cab' hollandais sont tous des fonctionnaires, quelle que soit la couleur du ministre qu'ils assistent.
Oui, un monde administratif est un monde sain et possible et surtout souhaitable.
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