jeudi 22 janvier 2009

Les Daerden réviseurs

Pierre Bouillon revient sur les éternels conflits d’intérêts et curieuses coïncidences de la paire Daerden, produits toxiques de la démocratie.

Plus de 180 sociétés révisées par le bureau lié aux Daerden père et fils :
Véronique Cornet (MR) a fait le compte. La députée dénonce les conflits d’intérêts et repère de curieuses coïncidences.
Depuis longtemps, l’opposition au parlement wallon s’émeut des activités révisorales de Michel et Frédéric Daerden. Pour le MR et Ecolo, elles posent un problème de conflit d’intérêts. Le fait est que les Daerden sont (ont été) les réviseurs d’entreprise d’un tas d’organes publics dépendant des pouvoirs où ils sont impliqués – Michel est ministre de la Région wallonne (Budget, Travaux publics) et de la Communauté française (Budget). Il est bourgmestre d’Ans, aussi. Frédéric est député régional wallon et maïeur de Herstal.
L’on devinait la clientèle des Daerden impressionnante. Mais cela n’était déduit que d’informations éparses, « plic-ploc ».
Véronique Cornet s’est livrée à une recherche plus systématique – un « travail de fourmi », consistant notamment à éplucher les comptes de la Banque nationale.
La députée MR nous a communiqué le produit de ses recherches. Elles ont porté sur la clientèle de BCG & Associés, l’héritière de la société DC&Co fondée en 1986 par le père, que le fils détient désormais via des créations intermédiaires (PC&Co, AI Invest et Rev Invest – lire Le Soir du 20/11).


L’investigation s’arrête au 31 décembre 2007 (les comptes ne sont pas encore disponibles au-delà).
Verdict ?
L’élue a compté environ 180 sociétés clientes et précise aussi sec : « Ce n’est pas exhaustif ! Une vision totale est impossible. En attendant, l’écran de fumée se lève. Et d’emblée, la quantité de clients pose question. » Visée, bien sûr : « l’influence de la position politique » des Daerden pour décrocher des contrats. C’est que les sociétés qui se font réviser par BCG sont (très, très) majoritairement publiques.
L’inventaire MR s’ouvre par une quarantaine d’intercommunales et sociétés de logements, souvent liégeoises. On est frappé ensuite par le nombre de sociétés et organes publics dépendant de la Communauté et de la Région wallonne (en vrac, et sans être complet : Socofe, Sogepa, Sorasi, Sowaer, Sowalfin, Sriw, SRWT, SPGE, Société wallonne du logement, Sofibail, Forem, TEC Liège, TEC Charleroi, TEC Hainaut, médiateur wallon, Meusinvest, Sideco, RTBF, CGRI…) ...

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