lundi 9 février 2009

8. Rendre la politique propre

La Libre, le nouvel organe de presse d'Aernoudt ?


Si les résultats s’avèrent conformes aux prévisions et si on les ajoute à d’autres désignations intervenues ces dernières semaines, on pourra difficilement contester que la haute administration régionale reste très monochrome rouge, mâtinée de quelques taches orange. Ce qui ne manque pas, en pleine dernière ligne droite de la législature fédérée PS-CDH, de prendre du relief...

Au SPW
D’abord, l’administration de la Région - le nouveau Service public wallon (SPW), fusion des deux anciens ministères. On en parla assez, courant juillet (moment qui ne dut rien au hasard); 6 des 8 nouvelles directions générales (DG) furent attribuées. A 6 catalogués PS (précisément, 5 "sûrs" et 1 présumé).
Suivirent, en septembre, trois désignations au titre de faisant fonction. Outre Danielle Sarlet (PS) au nouveau Secrétariat général (SG), au terme d’une piquante querelle de ménage au sein de la coalition, les 2 DG restantes étaient provisoirement attribuées d’une part à 1 PS, d’autre part - disons - à un fonctionnaire devenu plutôt proche du CDH alors qu’il put être catalogué auparavant Ecolo.
S’ajoute, toujours à l’administration de la Région, à l’étage immédiatement inférieur aux DG, un train d’inspecteurs généraux (IG) - ceux-ci, contrairement aux précédents, étant nommés "à vie" et pas à mandats de 5 ans. Pour rappel aussi (LLB du 6/1), 25 d’entre eux, sur 36 postes vacants depuis l’été, ont été désignés ff, la procédure des nominations définitives ne devant pas aboutir avant avril. Sur ces 25-là, on a pu écrire ici, sans démenti, que 11 peuvent être étiquetés PS "contre" 8 CDH, 1 MR, 1 Ecolo; tandis que les 15 IG nommés (ou renommés) définitivement dès juillet peuvent être identifiés à 9 PS, 5 CDH et 5 MR
.
Dans les OIP
A passer aux organismes d’intérêt public (OIP), les couleurs ne changent guère.
Dans le relevé (non exhaustif) ci-contre, on verra que sur 14 patrons "au quotidien" (administrateur général, directeur général, secrétaire général), on recense 10 PS, 2 CDH et 2 MR.
Enfin, nous y sommes, ces désignations soit récentes (5 cas recensés) soit en chantier (6). De cette équipe de foot (ci-contre en plus grisé), on peut sans trop de risque tabler sur 8 PS et 3 CDH.
Le tout, sans présager donc de nominations encore à venir (notamment 2 DG et des IG autres que ff); sans parler de la constitution d’équipes où, forcément, les nouveaux chefs ont plus que leur mot à dire.

De cab’
Du cabinet Daerden, Eric Smit à la SPGE et Dirk Desmet à la DG routes; du cabinet Courard, Sylvie Marique à la DG pouvoirs locaux et Florence Gravar IG ff; du cabinet Marcourt, Jean-Sébastien Belle à la SRIW, Gaetan Servais à Meusinvest et Anne Prignon à Sambrinvest; du cabinet Donfut, Pascale Delcomminette à la SRIW.
Et côté CDH, du cabinet Antoine, Jean-Pol Van Reybroeck IG ff (et toujours candidat DG), Philippe Buelen à la Sogepa, Anne Vereecke à la Sowalfin; et tant qu’on y est, par ailleurs, du cabinet Lutgen, André-Marie Poncelet comme administrateur-général (culture) à la Communauté française (juste sous le SG Frédéric Delcor, ancien de l’équipe Di Rupo).
On dira que le phénomène est classique, en fin de législature, donnant aux ministres de pouvoir à la fois remercier et recaser des fidèles auxquels ils en ont fait voir... Reste à juger si l’on n’est pas hors norme. La question se pose d’autant plus que, dans les organismes financiers, on crée divers postes de direction nouveaux. Bonne gestion ? Ou occasion de multiplier les "points de chute" possibles ?


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Il faut le redire, d’emblée. Un fonctionnaire a bien le droit de vivre un engagement politique. Un fonctionnaire n’est pas plus ou moins compétent et sérieux pour la seule raison qu’il serait politiquement identifiable. Un fonctionnaire n’est pas meilleur ou moins bon pour le seul motif qu’il est proche, apparatchik ou "cabinettard" du parti X, Y ou Z. Et un fonctionnaire wallon ne doit pas avoir honte d’être étiqueté PS. Mille fois non.
Mais, avec la même objectivité, il faut reconnaître que l’organigramme actuel d’au moins la Région wallonne, dans son administration fusionnée comme dans sa kyrielle de pararégionaux, fait problème. Mille fois aussi.

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