Nouvelle défaillance de Banco Santander dans la gestion collective
A croire que Banco Santander gère décidément mieux son argent que celui de ses clients ! Après avoir vendu à ces derniers des produits structurés de Lehman Brothers, via son pôle de banque privée Banif, et confié une partie de l'argent investi dans ses fonds Optimal à Bernard Madoff - ce qui lui vaut des poursuites judiciaires -, le champion espagnol de la finance connaît de nouveaux problèmes avec l'un de ses outils de gestion collective. Débordé par la demande de retraits de Banif Inmobiliario, le plus gros fonds immobilier du pays avec 3,4 milliards d'euros d'actifs, Santander a, en effet, été obligé de demander, hier, à la Commission nationale du marché de valeurs (CNMV), le gendarme de la Bourse de Madrid, de pouvoir suspendre tout paiement pendant une période de deux ans.
« Le fonds manque actuellement des liquidités nécessaires pour affronter la totalité des montants demandés », explique la banque dans une lettre à la CNMV. Une grande partie des 51.382 investisseurs de Banif Inmobiliario ont décidé d'en sortir, au début de l'année, pour un total de 2,6 milliards d'euros, soit 80 % d'un patrimoine composé pour grande partie d'immeubles de logements (67 %) et de bureaux (18 %). Mais les intéressés ne pourront se partager, dans un premier temps, que les 340 millions d'euros de liquidités disponibles, représentant 10 % du total, comme l'exige la réglementation espagnole en matière de fonds immobilier. Santander, qui explique avoir pris la décision la « plus adaptée pour la défense de l'intérêt général des participants », utilisera les deux ans qui viennent pour céder des actifs et générer de la liquidité. La banque remboursera au fur et à mesure les investisseurs. Au bout de ce délai, Banif Inmobiliario pourrait être liquidé.
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