jeudi 17 juillet 2008

3 pages et 4 mers dans Libé

16/07 - Tour d'Europe
Nicolas Willems a parcouru les quotidiens européens
Bien entendu, il est question de la Belgique.

«Belgique : Etre ou ne pas être», c'est la question que se pose Libération, qui publie en en UNE, la photo de la marche pour l'unité de la Belgique en novembre 2007

Pour Jean Quatremer… «La Belgique s'enfonce chaque jour davantage dans la crise ouverte par les élections législatives du 10 juin 2007. L'échec d'Yves Leterme ouvre désormais la question de la survie du pays. Le fossé entre la majorité flamande et la minorité francophone s'est transformé en gouffre pendant l'année écoulée.
Dans son éditorial, Fabrice Rousselot parle d'une Belgique «malade» en posant deux questions... «Qu'est-ce qui ronge la Belgique? Et, quel mal étrange rend ce pays ingouvernable et ingouverné? Et, Libération de poursuivre… «Dans leur immense majorité, les Belges n'en peuvent plus du drame incessant, qui leur sert de quotidien. Ils ne veulent qu'une chose: Une solution raisonnable».


Pour sa part, De Volkskrant revient sur les quatre mois du gouvernement d'Yves Leterme… Le journal néerlandais dresse un bilan sévère en parlant de la déroute de Leterme.
La Belgique a vécu «un an de rebondissements», remarque Le Figaro, qui retrace le blocage politique, depuis les législatives du 10 juin 2007… Pour le quotidien français… «Plus d'un an après les élections, c'est le retour au point de départ. Depuis longtemps, les citoyens belges ont renoncé à attendre l'homme providentiel».
En bref, «la Belgique donne l'image d'un pays au bord du gouffre». Cette formule revient souvent dans la presse européenne ce matin. C'est le cas du journal allemand Die Welt qui analyse les racines de la crise. La question de la scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvoorde est au cœur du problème.
Pour Le Temps… «Yves Leterme est l'otage de ses promesses. L'échec est d'autant plus vif que son triomphe avait été flamboyant. L'homme des 800.000 voix a été contraint de jeter l'éponge. Il a préféré sauver son cartel politique, plutôt que son gouvernement».
Le journal Le Monde partage la même analyse… «Yves Leterme est victime du "pacte du diable", signé avec la NVA, qui prône ouvertement la fin de la Belgique. Cette manœuvre inédite lui avait permis d'assurer son triomphe électoral, et celui de son parti, en juin 2007. Depuis, Yves Leterme a accumulé les difficultés, tant pour former une majorité, mais aussi pour concilier les points de vue des Flamands et des Francophones».
Le quotidien El Pais va plus loin… Pour le journal espagnol, «la Belgique se prépare à devenir un Etat confédéral»… C'est la conséquence logique du processus de réforme du pays qui a débuté au début des années 70.
Du coup, «la Belgique est en plein désarroi», souligne The Financial Times… Le journal britannique dresse le portrait d'Yves Leterme… «Ce fils d'un père wallon n'a pas hésiter à ironiser sur l'incapacité des Francophones à apprendre le Flamand»… Comme le rappelle le Financial Times… «Pour Yves Leterme, il reste peu de choses en commun aux Belges, à l'exception du Roi, de l'équipe de football et des bières».
The Financial Times propose également le portrait de trois autres personnalités politiques belges… Joëlle Milquet, Olivier Maingain et Filip Dewinter.
Dans la presse européenne… Il est aussi question de la première vidéo d'un interrogatoire à Guantanamo.
The Guardian en parle dans ses colonnes… Cet enregistrement inédit montre un adolescent canadien, Omar Khadr. Il est questionné par les services secrets de son pays, en février 2003. On le voit éclater en sanglots et demander à mourir. Des extraits d'enregistrements ont été rendus publics par les avocats canadiens du jeune prisonnier.
The International Herald Tribune retrace le parcours de ce jeune canadien… Il avait 15 ans lorsqu'il a été capturé en Afghanistan. Aujourd'hui âgé de 21 ans, il est accusé par les Etats-Unis, d'avoir lancé la grenade, qui a coûté la vie à un soldat américain. Il devrait être traduit en procès devant une commission militaire en octobre prochain.
Les journaux italien reviennent sur les violences policières lors du sommet du G8 à Gêne.
La Reppubblica rappelle les faits, lors des affrontements entre manifestants altermondialistes et policiers, en marge du sommet du G8 à Gênes, en juillet 2001… Comme le rappelle le journal italien… 15 carabiniers viennent d'être condamnés. Ils sont accusés de sévices et de traitements vexatoires infligés à des manifestants. Ils écopent de peines de prison allant de 5 mois à 5 ans. En juillet 2001, les émeutes de Gênes avaient fait 1 mort et plusieurs centaines de blessés.
Enfin… Cette histoire de gangster en Italie.
Je vous propose de terminer cette revue de presse avec avec cette information du Corriere della Sera... Voici l'histoire Giovanni Venosa. C'est un gangster à la ville. Mais aussi à l'écran dans le film italien Gomorra. C'est en visionnant les bandes-annonces du film Gomorra, qui a reçu le Grand Prix du Festival de Cannes cette année, que des détenus de la prison de Naples ont reconnu l'homme. C'est donc plus qu'un simple rôle de composition pour un homme qui ne se contentait pas de jouer le rôle du gangster au cinéma.
Rédigé à 09:34 dans
Actualité internationale, La Revue de Presse


Lire aussi:
Commentaar: Ça suffit
De hypocrisie droop gisteren weer van de Wetstraat. Vierhonderd dagen na de verkiezingen en enkele uren nadat Yves Leterme zijn ontslag had ingediend, bestond Didier Reynders, de lachende Luikenaar van de Franstalige liberalen, het om te zeggen dat Leterme premier moest blijven. Even daarvoor geneerde Joëlle Milquet zich er niet voor om doodernstig te beweren dat haar partij 'alles zou doen om uit de politieke impasse' te geraken.


Climat prérévolutionnaire 16 juillet 2008
Selon De Standaard, « Leterme a évincé quelques personnes de son personnel politique comme Tony Van Parys, Eric Van Rompuy ou Stefaan De Clerck. Ils s’expriment actuellement sans aucune retenue en faveur des scénarios les plus radicaux. Pourquoi se retiendraient-ils ? Ils n’ont plus droit à un poste de ministre dans le parti d’Yves Leterme. « La frustration personnelle va main dans la main avec le radicalisme flamand », dit un jeune CD&V. Le ton abordé par ces anciens parlementaires est pour le moins intimidant pour la nouvelle génération et donc elle se radicalise également. Ce n’est donc pas sous l’influence de la N-VA. que 75% du personnel politique CD&V adopte aujourd’hui une ligne communautaire radicale. Sacrifier Leterme sur l’autel communautaire ? Regardez comme le CVP a dépéri après avoir sacrifié Tindemans. Ils ont perdu la moitié de leurs voix ». C’était bien parti !

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je partage assez la vision de Quatremer. Il n'y a pas de négociations et comme le dit Luc Van Der Kelen dans son édito : le CD&V exige des garanties => on n'a jamais vu un parti demander des garanties de résultat avant même de commencer des négociations à moins d'imposer son point de vue.

Donc le cartel s'amusera à bloquer le pays le temps qu'il faut pour obtenir ce qu'il veut : la soumission complète des partis francophones à ses revendications et donc la seule chose que les francophones peuvent faire c'est préparer les réductions budgétaires au niveau francophone sachant que la cour des comptes vient de donner des critiques assez fortes sur les comptes francophones, ce qui n'annonce rien de bon avant le passage au confédéralisme.

D'où ma question à Happart ce matin, où allez-vous commencer à aller chercher l'argent qui va manquer ?

A chaque fois que le Cd&V trouvera que les négociations ne vont pas dans leur sens, Leterme donnera sa démission. On fera encore un psychodrame mais le cartel gagnera sur toute la ligne

himself a dit…

Guillaume, j'attendais ta réaction; ce post, t'est dédicacé.
Entre il n'y a pas de négociations et "rien n'est négociable" il y a une fameuse nuance.
La soumission complète n'est pas inéluctable et la réduction budgétaire est de toute façon une obligation qui n'a que trop tardé. La Cour des Comptes vient aussi de taper sur les doigts des flamands.
J'ai lu ta question à Happart, que je trouvais excellente. A-t-elle été posée; a-t-il répondu ?
Encore une fois, je ne partage pas ton pessimisme (ou ne le place pas au même endroit) personne n'est gagnant; même le N-VA qui n'aura pas Bruxelles, qui pourtant est une pièce stratégique dans son programme.

Anonyme a dit…

@himself

Je peux changer d'avis pour une seule chose. C'est le comportement des partis francophones. Il pourrait tout à fait être possible qu'ils jouent le jeu de manière fine et surtout qu'ils se mettent un tout petit peu à faire leur promo en Flandre car je ne crois absolument pas que les électeurs flamands veulent ça en tout cas pas aussi avancée. Ils peuvent aussi faire des engagements public à destination de l'opinion flamande. C'est le genre de choses qu'il faut faire. Demotte est crédible par exemple. Les soutiens au multilinguisme sont par exemple des signaux forts. Mais l'important c'est d'avancer sur la table des revendications équivalentes au lieu de dire "non". Et de faire des fuites (ce qui reste stratégique). Car le discours flamand du "non" francophone, il était vrai avant, il ne l'est plus aujourd'hui

Happart a un peu répondu en langue de bois, en disant en gros qu'il faut avoir confiance en l'avenir de la Wallonie. Il imaginait que j'y croyais pas. Il y a un potentiel mais il faut des politiques valables. Sans ça, il y a de quoi se démoraliser. Demotte est aujourd'hui un espoir en ce sens. Très fin, très intelligent. Mais concrètement, on fait quoi ? Pas de réponse.