Il y avait ce qui me semble le tournant majeur de cette campagne, avec les déclaration de Lutgen (précédé de peu par le duel peu convaincant Milquet-Di Rupo d'un Huis-Clos)
Karel De Gucht, en a rajouté une couche ce week-end à la VRT:
Ça veut dire, par exemple, que pour Ecolo, il ne peut pas y avoir deux perdants d’une élection dans un gouvernement. Ce serait malheureux. Par rapport aux résultats de l’élection régionale de 2004, on fera les comparaisons. On a vu beaucoup d’endroits - comme à Namur - où PS et MR avaient fait le choix de gouverner ensemble, malgré des revers.
Vous ne partagez pas l'opinion de ceux qui jugent le PS "infréquentable" et estiment que la rénovation du PS est un échec?
Je n’aime pas le terme "infréquentable". Ce sont des comportements qui sont infréquentables plutôt que des personnes. Un des gros problèmes du PS, c’est son rapport au pouvoir. Et c’est souvent dans des cabinets ministériels, dans des intercommunales, chez des gens qu’on ne voit pas forcément à la télévision, que les problèmes ont lieu. Ce voyage en Californie a choqué énormément de gens, il est tombé au moment où plein de gens perdent leur emploi, où la crise frappe de plein fouet. Culturellement, il y a une sinistrose. Et là-dessus, se greffe une attitude déplacée d’un parti dominant. Un Rudy Demotte ou un Paul Magnette ont des choses intéressantes à faire passer, mais je ne peux pas nier que le PS a raté sa rénovation. Et c’est très sain ce qui se passe aujourd’hui: qu’un parti qui a été ultradominant fasse son autocritique. On y arrive, mais à la force des baïonnettes. Quoiqu’il arrive, je pense que le PS va arriver plus humble à la table des négociations.
Benoît Lutgen défend des synergies poussées entre son parti et le vôtre à moyen terme. Qu'en pensez-vous ?
Sur un plan personnel, Benoît Lutgen est un ami. Et je pense qu’il faut distinguer les relations de personnes et les relations de partis. On entend des signaux et on a encore quelques années pour mettre en place une rupture non-matérialiste. C’est clair qu’avec le CDH, on permet de faire levier par rapport aux deux autres partis qui tentent de bipolariser l’échiquier politique. Je n’en fais pas un rapprochement, mais avec le CDH, sur le pôle non matérialiste, sur le soutien à la vie associative, il y a des liens. Mais on a des divergences par rapport à la persistance de certains barons CDH qui restent ancrés dans le développement traditionnel. Et qui pensent encore que les Ecolos ne sont que les défenseurs des petits oiseaux qui menacent l’économie. C’est ce qu’on vit en région liégeoise, à l’exception de Marie-Dominique Simonet. Cet appel de Benoît Lutgen est intéressant. J’attends qu’il soit confirmé par Joëlle Milquet.
Lire aussi:
Tous les Partis s’écartent du PS
La chronique politique de Philippe Walkowiak. Lundi 25 mai 2009.
La campagne a peut-être connu un tournant en ce week-end d'Ascension. Tout le monde désormais isole expressément le Parti Socialiste.
Dans Huis-Clos sur la Une Télé, vendredi soir, Joëlle Milquet face à Elio Di Rupo marquait déjà la différence de son parti, la coalition c'est un contrat à durée déterminée. Benoît Lutgen - que beaucoup présente comme le successeur de Joëlle Milquet à la tête du CDH- a retapé sur le même clou le lendemain dans La Libre Belgique : croyez bien que les évènements de ces derniers jours vont peser lourd dans la balance après le 7 juin. Notre contrat avec le PS se termine le 7 juin. Et au-delà de l'écœurement et du dégoût, il va y avoir des traces.
"S'il y a un changement fondamental en Wallonie, je n'exclus pas des conséquences sur le niveau fédéral. Le paysage politique changera en Wallonie si, le soir du scrutin, le MR devient le premier parti et qu'Ecolo tourne autour des 20 pc, a-t-il fait remarquer" "Il est difficile de ne pas voir la culture du scandale du PS. Que cela ait tôt ou tard des conséquences sur un système politique n'est pas mauvais en soi"Michel Javaux, le signal de l'électeur, qu'est ce que cela veut dire, concrètement?
Ça veut dire, par exemple, que pour Ecolo, il ne peut pas y avoir deux perdants d’une élection dans un gouvernement. Ce serait malheureux. Par rapport aux résultats de l’élection régionale de 2004, on fera les comparaisons. On a vu beaucoup d’endroits - comme à Namur - où PS et MR avaient fait le choix de gouverner ensemble, malgré des revers.
Vous ne partagez pas l'opinion de ceux qui jugent le PS "infréquentable" et estiment que la rénovation du PS est un échec?
Je n’aime pas le terme "infréquentable". Ce sont des comportements qui sont infréquentables plutôt que des personnes. Un des gros problèmes du PS, c’est son rapport au pouvoir. Et c’est souvent dans des cabinets ministériels, dans des intercommunales, chez des gens qu’on ne voit pas forcément à la télévision, que les problèmes ont lieu. Ce voyage en Californie a choqué énormément de gens, il est tombé au moment où plein de gens perdent leur emploi, où la crise frappe de plein fouet. Culturellement, il y a une sinistrose. Et là-dessus, se greffe une attitude déplacée d’un parti dominant. Un Rudy Demotte ou un Paul Magnette ont des choses intéressantes à faire passer, mais je ne peux pas nier que le PS a raté sa rénovation. Et c’est très sain ce qui se passe aujourd’hui: qu’un parti qui a été ultradominant fasse son autocritique. On y arrive, mais à la force des baïonnettes. Quoiqu’il arrive, je pense que le PS va arriver plus humble à la table des négociations.
Benoît Lutgen défend des synergies poussées entre son parti et le vôtre à moyen terme. Qu'en pensez-vous ?
Sur un plan personnel, Benoît Lutgen est un ami. Et je pense qu’il faut distinguer les relations de personnes et les relations de partis. On entend des signaux et on a encore quelques années pour mettre en place une rupture non-matérialiste. C’est clair qu’avec le CDH, on permet de faire levier par rapport aux deux autres partis qui tentent de bipolariser l’échiquier politique. Je n’en fais pas un rapprochement, mais avec le CDH, sur le pôle non matérialiste, sur le soutien à la vie associative, il y a des liens. Mais on a des divergences par rapport à la persistance de certains barons CDH qui restent ancrés dans le développement traditionnel. Et qui pensent encore que les Ecolos ne sont que les défenseurs des petits oiseaux qui menacent l’économie. C’est ce qu’on vit en région liégeoise, à l’exception de Marie-Dominique Simonet. Cet appel de Benoît Lutgen est intéressant. J’attends qu’il soit confirmé par Joëlle Milquet.
Lire aussi:
Tous les Partis s’écartent du PS
La chronique politique de Philippe Walkowiak. Lundi 25 mai 2009.
La campagne a peut-être connu un tournant en ce week-end d'Ascension. Tout le monde désormais isole expressément le Parti Socialiste.
Dans Huis-Clos sur la Une Télé, vendredi soir, Joëlle Milquet face à Elio Di Rupo marquait déjà la différence de son parti, la coalition c'est un contrat à durée déterminée. Benoît Lutgen - que beaucoup présente comme le successeur de Joëlle Milquet à la tête du CDH- a retapé sur le même clou le lendemain dans La Libre Belgique : croyez bien que les évènements de ces derniers jours vont peser lourd dans la balance après le 7 juin. Notre contrat avec le PS se termine le 7 juin. Et au-delà de l'écœurement et du dégoût, il va y avoir des traces.
5 commentaires:
Y a quand même quelque chose qui me chiffonne, ce sont les négociations institutionnelles. Donc si on a des coalitions MR-cdh-Ecolo partout, le fédéral va sauter et surtout avec le changement de coalition en Flandre. Et donc en Flandre, ça va plus que se radicaliser après des élections fédérales anticipées inévitables (avec vote scission bhv en prime). Un gouvernement fédéral déjà ingouvernable aujourd'hui, le sera encore plus demain et sans le PS au gouvernement fédéral qu'on le veuille ou non, il ne peut y avoir de réforme de l'état (c'est en tout cas ce qui a été dit plusieurs fois par des politologues).
Et les assises de l'éthique ? j'ai bien entendu hier ?
@Guillaume
J'avoue que je ne comprends pas bien ton explication.
NB: cela doit être moi, car je ne comprends pas bien la réflexion de Ol.
...
@Guillaume
J'ai une théorie là dessus...
en fait, je pense qu'ils ont scindé le pays pendant l'an et de mi de crise qui a suivi le 10 juin 2007.
Le reste c'est prendre du temps pour préparer l'opinion et formaliser les aspects pratiques.
Un des indices est l'envoi de seconds couteaux au fédéral et la présence de présidents parti au fédéral (soyons clair, ils ne doivent pas gérer leur ministère sinon la façon d'aller plus loin dans la scission réforme)...
Mais bon... c'est juste une théorie qui vaut ce qu'elle vaut... on sent bien que le centre de gravité des institutions est passé aux Régions...
@Chaos Theory
Peut-être, de toute manière une chose est certaine au niveau fédéral les ministres francophones ne bloquent plus rien comme visions politiques flamandes tant aux affaires étrangères qu'à l'intérieur. Comment la candidature de Van den Branden a pu être accepté par les ministres francophones ? Donc c'est que dans les partis francophones, on dit que c'est fini ...
De toute manière, c'est en Flandre que le 7 juin tout se décidera. Il y a déjà dans les programmes de partis flamands les bonus aux allocations ce qui faisait partie des résolutions de 1999. Un financement fédéral avec un système de bonus-malus où la Flandre reçoit les bonus et Bruxelles et la Wallonie les malus. Donc faudra bien vivre avec moins de soins de santé, moins d'allocation familiales, sociales, etc ...
Et ceux qui côté francophone font croire qu'ils arriveront à s'y opposer. Quand le fédéral n'a plus d'argent, on ne peut plus en sortir alors que la Flandre avait un budget en équilibre donc une marge de manoeuvre pour s'endetter plus importente
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