mercredi 19 mars 2008

Un Grand Vert contre un « petit bleu » de Ministre

Jean-Pierre Jacqmin reçoit Bruno Tobback, député SPa, et Jean-Michel Javaux.

Question @JMJ:

Pourquoi Ecolo, (autre) vainqueur des élections, n’a-t-il pas pris ses responsabilités en participant aux négociations initiales (Val Duchesse) et en final au gouvernement (à majorité aussi francophone des 2/3) pour apporter cette expertise que lui seul maîtrise en matière environnementale ?

Cibler un pseudo-bling-bling de « Leterne I » est un peu manquer de pertinence. Croyez-vous réellement dans les vertus miracles, à défaut d’être Vert, du « petit bleu » de Ministre (encore actuel et sans-doute futur) du Développement durable, de l'Environnement, du Climat, de l'Énergie et de la Consommation ?

Est-ce bien raisonnable de laisser ces sujets aussi délicats et importants, entre les mains d’une personne, certes intelligente, mais totalement inexpérimentée en matière écologique et de pouvoir et qui a déjà montré toutes ses limites en matière de sectarisme analytique politique, un comble pour un politologue (aussi indépendant que certains autres juristes bien connus sur la place)N’avez-vous pas le sentiment que c’est juste un Cheval de Cinq, afin d’essayer de sauver la mise aux prochaines élections, à Charleroi d’abord et en francophonie d’une manière générale pour essayer de redonner à son parti une once de crédibilité et de respectabilité qu’il n’a toujours pas ?
Quand le Camarade Elio annonce hier soir au JT:
"il faut un gouvernement pour nos concitoyens et non un gouvernement pour les politiques"
Manifestement, il ne parlait QUE du gouvernement fédéral ; à la Région Wallonne, c'est un peu le contraire, semble-t-il, si on doit en croire une volée de parlementaires wallons, dont Monika Dethier, assez soucieux de la démocratie en Wallonie et de son fameux "Code".

Après avoir revendiqué le suffrage des électeurs, mais pas ce ministère de l'Environnement, n’est-pas être coupable de non assistance démocratique à planète en danger ?

Updated
Extrait de l'accord Gouvernemental

6. Un réel engagement environnemental au service des générations futures

Le Gouvernement choisit résolument le développement durable comme fil conducteur de sa politique et de son action. Il élaborera une stratégie fédérale de développement durable en coopération aves les Communautés et les Régions. En vue de renforcer la cohérence de son action, le Gouvernement évaluera les outils de coordination de la politique fédérale de développement durable et veillera notamment à mieux mesurer l’incidence des décisions Gouvernementales par rapport au développement durable. Il lancera une large consultation dans le souci d’aboutir le plus rapidement possible à des engagements concrets permettant d’assurer la meilleure coordination possible entre les différents mécanismes de programmation liés aux matières environnementales (plan environnement-santé, plan biodiversité, plan produits, …). À ce sujet, une concertation sera organisée avec les Régions.

Le Gouvernement proposera et soutiendra l’organisation régulière d’un sommet mondial de l’environnement, de l’énergie et du climat à Bruxelles, la première fois dans le cadre de la présidence belge de l’UE dans la deuxième moitié de 2010.


Dans le contexte du changement climatique et du réchauffement de la planète, le Gouvernement mènera une action visant à coordonner et à stimuler la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Il poursuivra les efforts en vue d’atteindre les objectifs de réduction auxquels il s’est engagé en vertu du protocole de Kyoto. Il soutiendra activement l’objectif européen qui vise, d’ici 2020, à diminuer de 20% la consommation d’énergie, à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre et à porter la part des énergies renouvelables à 20%.

Afin d’atteindre ces objectifs, la Commission Nationale Climat, sur la base des travaux d’une task force climat, regroupant les acteurs socioéconomiques, académiques et environnementaux, proposera au Comité de Concertation que le Gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux établissent et mettent en œuvre un plan fédéral climat fixant des objectifs ambitieux et détaillés de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi qu’ une liste des mesures possibles pour les atteindre.
Le Gouvernement entreprendra des démarches afin d’inciter les pays industrialisés à participer à un accord international sur le climat de sorte notamment que l’engagement européen de réduction des gaz à effet de serre puisse être porté à 30%. À cette fin, de nouveaux investissements en énergie renouvelable devront être attirés, tenant compte des compétences régionales, dans le cadre d’un mixte énergétique suffisamment diversifié et favorable en termes de CO2 et toutes les mesures possibles et nécessaires seront prises afin de permettre l’exploitation optimale du potentiel éolien offshore de notre pays.

Le Gouvernement proposera aux Régions d’unir leurs efforts et ceux de l’autorité fédérale pour promouvoir les investissements en économie d’énergie et l’emploi dans ce secteur, chacun dans les limites des ses compétences et dans le cadre d’une alliance pour l’emploi et l’environnement. Ce plan se basera sur le financement par tiers-investisseur des investissements en matière de construction durable et d’efficacité énergétique.

Afin de respecter les objectifs de Kyoto et les obligations européennes et internationales notamment en matière d’énergies renouvelables et d’émissions de gaz à effets de serre, d’augmenter l’autosuffisance de notre pays et d’assurer la sécurité d’approvisionnement énergétique et des prix structurellement abordables, le Gouvernement mettra en place, avant la fin juin 2008, un groupe d’experts nationaux et internationaux, entre autres du
GIEC, chargé d’étudier quel devra être le mixte énergétique idéal de la Belgique à moyen et long terme. Ce groupe d’experts présentera son rapport afin de permettre au Gouvernement de prendre les décisions nécessaires avant la fin 2009. Le Gouvernement soutiendra la mise en place d’un réseau de production d’électricité décentralisée.

Le Gouvernement veille à ce que l’accès aux biocarburants soit assuré. Dans ce cadre, il veillera à garantir la durabilité de leur production à partir des matières premières tant importées que produites sur le sol belge. En plus, le Gouvernement prendra des mesures pour continuer à encourager la consommation de biocarburants à la pompe.
Le Gouvernement veillera à permettre à de nouveaux producteurs d’électricité de se déployer sur le marché belge et à créer les conditions d’une réelle concurrence, garante de prix raisonnables pour les utilisateurs.
Le Gouvernement optera résolument pour l’indépendance des gestionnaires de réseaux et et pour une gestion autonome des réseaux de transport par la réduction progressive et concertée de la part des producteurs/fournisseurs sous la barre des 25% et avec une présence substantielle du secteur public.

Le renforcement de la concurrence, au bénéfice des consommateurs et des entreprises, s’accompagnera d’une véritable politique énergétique sociale permettant aux particuliers, et singulièrement aux personnes à revenu modeste, de régler leur facture et de maîtriser leur consommation, notamment par une évaluation, une meilleure coordination et même une réforme éventuelle des outils existants, en vue de faciliter l’accès des particuliers aux possibilités d’aide qui leur sont offertes.

Les particuliers et les entreprises seront encouragés dans leurs démarches visant à réduire leurs dépenses énergétiques. La déductibilité des investissements économiseurs d’énergie sera augmentée et si possible préfinancée ou convertie en remboursement sur facture. Les entreprises pourront opérer un amortissement accéléré ou dégressif de leurs investissements.
Le Gouvernement lancera un vaste plan destiné à améliorer l’efficacité énergétique dans le secteur public (bâtiments, véhicules, marchés publics, déplacements fonctionnels).
Le Gouvernement encouragera les accords de branches au niveau régional.

Le Gouvernement élaborera une fiscalité favorisant les comportements responsables en
termes d’environnement. Il initiera, en collaboration avec les Régions, une réforme de la fiscalité environnementale articulée autour d’une évaluation de l’ensemble des mesures actuelles en vue de leur amélioration et de la définition d’une politique globale coordonnée de fiscalité et d’autres mesures environnementales afin d’orienter les comportements des citoyens, des entreprises et des pouvoirs publics. En attendant l’introduction obligatoire, le Gouvernement encouragera fiscalement le placement d’un filtre à particules sur une voiture. Un avantage fiscal appliqué directement sur le prix des voitures neuves sera accordé aux véhicules répondant aux normes Euro 5 et Euro 6 jusqu’à ce que celles-ci deviennent obligatoires.

Le Gouvernement mettra l’avantage fiscal des cartes multimobiles, qui permettent l’utilisation par les travailleurs de divers modes de transport, au même niveau que celui des véhicules de société.
Le Gouvernement facilitera la mise en œuvre de tout système de prélèvement relatif à l’utilisation du réseau routier tel qu’il serait organisé par les Régions.
Tenant compte du cycle de vie des produits et en concertation avec les secteurs, l’on vise par voie fiscale ou non, à aboutir à un remplacement plus rapide des produits plus anciens et plus polluants.

Pour les bâtiments scolaires, les hôpitaux, les maisons de repos, les maisons pour personnes handicapées, …, le Gouvernement étudiera la possibilité de réduire à 6% le taux de TVA sur les travaux de construction et de rénovation générateurs d’économies d’énergie et sur le recours aux énergies renouvelables, sans toutefois créer des distorsions de concurrence entre les secteurs public et privé. À défaut, le Gouvernement examinera des solutions alternatives.
Le Gouvernement adoptera des normes de produits en vue de réduire à la source la quantité de déchets et la consommation d’énergie. Il intensifiera la normalisation des produits et rationalisera la labellisation, notamment celle liée aux matériaux permettant une utilisation durable de l’énergie et l’empreinte écologique du produit, de façon à guider les choix de consommation.

Dans l’ensemble de la politique environnementale, le Gouvernement fournira des efforts particuliers pour les personnes disposant de revenus modestes.
Une mobilité autre, plus durable, peut et doit contribuer largement à réduire l’émission de gaz à effet de serre. Dans le nouveau contrat de gestion avec la SNCB, le Gouvernement
donnera des objectifs ambitieux en vue d’augmenter substantiellement le volume de voyageurs. À cet effet, il investira dans du nouveau matériel roulant et dans des projets ferroviaires innovateurs et il établira des liaisons plus rapides entre les grandes villes. Outre la poursuite de la réalisation du RER autour, dans et vers Bruxelles et du désenclavement ferroviaire des ports et aéroports, il entend déployer d’autres services ferroviaires suburbains. La ponctualité des trains, l’accessibilité des gares, la réouverture éventuelle de points d’arrêt, le réexamen et l’adaptation des conditions de gratuité et la sécurité des voyageurs et du personnel des trains occupent une place centrale dans la négociation du nouveau contrat de gestion avec la SNCB.

La SNCB encouragera les Communautés à ouvrir des crèches dans ou aux environs des gares.
Le Gouvernement poursuivra ses efforts en faveur du transport multimodal.
Le Gouvernement améliorera l’accessibilité des gares et des trains avec une attention particulière pour les ‘pré- et post-transports’ en ce qui concerne les personnes à mobilité réduite, les usagers faibles, les utilisateurs des trams et des bus et les automobilistes (parkings).

Afin de réduire l’utilisation de la voiture dans les déplacements entre le domicile et le lieu de travail, le Gouvernement entamera une concertation avec les partenaires sociaux sur le recours aux transports publics, la possibilité de remboursement généralisé des transports en commun par l’employeur en complément de l’intervention de l’Etat, la flexibilité des horaires de travail, le télétravail, la télématique, le covoiturage, le transport collectif organisé par les entreprises et le trafic lent.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

DJ Jean-Mi sait pertinemment bien que la présence d'Ecolo dans un gouvernement où sont déjà présentes les trois autres grandes familles n'est pas un milieu favorable à l'application de leur programme.
Cela ne servira à rien sauf à délégitimiser le parti sur son expertise dans le domaine de l'écologie.

himself a dit…

@Mélissa,

c'est malbarre, vu que je dis encore du mal de PM, mais bon ...
JMJ a répondu à une réponse similaire et je ne suis pas satisafait, ni très d'accord avec sa réponse ni avec la prise de position d'Ecolo.

- qui sont les "trois autres grandes familles" ? les francophones, veux-tu dire ? ou familles politiques transfrontière ?

- Quel parti peut prétendre à faire appliquer son programme dans une coalition ? (NB: interview de Reynders: Joëlle Milquet assure que 90 % du programme CDH est dans l'accord
Peut-être dit-elle ça parce que 90 % de son programme, c'était le retour au pouvoir du parti socialiste… Il manque juste les 10 % de mesures probablement … )

- "délégitimiser son expertise"
je ne suis pas d'accord avec toi, car je ne vois pas pourquoi - le but est-il de continuer à exister politiquement ou de faire réellement qqechose pour la démocratie dont on a quémandé les suffrages ?