lundi 5 octobre 2009

"Politique laibérale de dérégulation ..."

Updated
Un accord de vingt pays mais pas de retour aux quotas
Vingt pays dont la Belgique se sont toutefois mis d'accord pour exiger autre chose que les simples lois du marché. Ils veulent aussi de vraies décisions dans 15 jours à Luxembourg.

Du côté des agriculteurs certains demandent que les producteurs puissent se rassembler et fixer ensemble le prix auquel ils vendront leur lait, ce qui pourrait poser des problèmes de concurrence dit on du côté de la Commission.
La commissaire Marianne Fischer-Boel propose quant à elle l'installation d'un groupe d'experts issus des Etats membres et de la Commission. Elle n'entend pas se laisser impressionner par les manifestations: les images de lait répandu dans les champs ont choqué, at-elle dit aux ministres. Certains pays où l'on crève de faim n'ont pas compris que des agriculteurs puissent gaspiller de la nourriture pour obtenir davantage de subsides, a-t-elle tenté d'expliquer. Pas de quoi calmer les producteurs installés devant les bâtiments du conseil.


Agriculteurs excédés

Les agriculteurs, mis au courant de la non décision des ministres européens, déversent actuellement du lisier sur les forces de l'ordre et lancent des projectiles. Selon la VRT, ils enverraient également des cocktails Molotov. Les policiers ont du faire usage des auto-pompes à plusieurs reprises.




MatinPremière : Un petit mot Paul Magnette… Vous avez entendu comme moi, qu'il y a beaucoup d'agriculteurs mobilisés aujourd'hui, qui se donnent rendez-vous à Bruxelles. Vous connaissez très bien la politique européenne, vous l'avez étudiée pendant longtemps. On pense bien qu'ils vont avoir du mal à obtenir une décision au niveau européen. Quelle est la solution, au niveau belge, qu'il faut trouver pour ces agriculteurs, selon vous, côté PS ?

PaulMagnette : Il faut agir à tous les plans. Il faut d'abord, je crois, pas renoncer au plan européen et j'entends que Benoît Lutgen et Sabine Laruelle, continuent de dire : si le système des quotas, un moment donné, doit être arrêté, il faut un autre système de régulation. Un marché agricole pure, de pure concurrence, ne marchera pas. Il nous faut aussi des mesures au plan belge, le PS a demandé un observatoire des prix, il existe, j'ai demandé des enquêtes sur le prix du lait, qui ont montré que quelqu'un se sucre sur la marge du prix du lait, entre le producteur et le consommateur. Il faut aller plus loin dans ces enquêtes. J'entendais que Louis Michel préconisait de faire un observatoire des prix au plan européen, et bien sur ce plan il aura tout le soutien du PS.


Lire aussi:
Nationalisons le secteur du lait!

Il faut nationaliser le lait.

La situation du secteur laitier est catastrophique.

Le ministre Lutgen nous a mis sur la voie. Régulation, subventions, quotas.
(Là où l'on peut se demander s'il n'a pas passé l'après-midi avec « Papa » et partagé bien autre chose que des idées, c’est quand Lutgen propose d'introduire un « marché à terme du lait », marché où, par définition, vont se retrouver les « monstrueux spéculateurs capitalistes qui ont provoqué la crise ». Et où certains vendront du lait qu’ils n’ont pas encore produit, quelle honte !
Pardonnons don
c au ministre cet écart de langage. Il n’a pas dû comprendre ce qu’il disait.)


Lait : 20 pays pour une nouvelle régulation
Vingt Etats membres de l'Union européenne, dont la Belgique, se sont mis d'accord sur la nécessité d'une nouvelle régulation du secteur laitier. Ils veulent renforcer les agriculteurs face aux autres acteurs du marché, comme l'industrie transformatrice et les supermarchés. Le retour des quotas n'est pas à l'ordre du jour. La Commissaire européenne à l'Agriculture est sceptique.
A voir et à lire : Les tracteurs sont entrés dans Bruxelles

5 commentaires:

echocynique a dit…

Il est drôle le Xavier Ducarme


"D’un côté, les partisans d’une agriculture à visage humain, familiale, une agriculture liée au sol, qui façonne le paysage, qui compose avec la nature, une agriculture empreinte de tradition, pétrie par le culte du terroir. Mais une agriculture à petite échelle, incapable de survivre dans une économie de marché dont on aurait ôté toutes les balises."

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Après, comment dirais-je ?... une longue série d'affirmations hâtives, Xavier avait fait, la semaine dernière, une très très bonne pioche en nous dégotant le "question d'Europe n°144" de la Fondation Robert Schuman. Je le remercie à l'occasion. A ceux qui ne l'ont pas encore lu, je recommande vivement ce document rare en ce sens qu'il est pédagogique. Je ne dis pas objectif - l'objectivité, cela n'existe pas - ni même complet, je dis pédagogique. J'ajouterais aussi honnête même si quelques éléments d'analyse présentent l'une ou l'autre lacune car l'auteur, qui connaît l'affaire, ne pouvait pas tout aborder dans un seul article.

@ Echocynique,
Je ne suis pas certain d'avoir saisi le fond de votre pensée en vous lisant. Pouvez-vous préciser ce que vous entendez par nationalisation ?
Il me semble en effet que la précision suivante n'est pas totalement inutile.
Dans le jargon eurocrate, nationaliser ne signifie pas que les hordes judéo-bolchéviques vont exproprier les courageux koulaks pour les remplacer par des assistés wallons du CPAS de Seraing. Non, non, cela signifie simplement que des mesures de soutien mises en œuvre au niveau communautaire (européen), le seraient au niveau de l'Etat membre. Personnelement, je ne pense pas que cela soit une bonne idée.

echocynique a dit…

@ Toutes des libérales sauf ma mère

Non, je pensais bien faire du secteur du lait un secteur national, comme la RTT à l'époque, ou La Poste.

En lisant les revendications des agriculteurs, c'est bien de cela qu'il s'agit. Un revenu garanti (donc surtout pas plus élevé comme il y a deux ans), l'Etat prend les risques, l'Etat investit, l'Etat décide des prix.

Les agriculteurs devraient être contents, c'est ce qu'ils demandent.

Pourquoi augmenter les prix artificiellement par des quotas? Pourquoi leur permettre de profiter des prix élevés (qui vont revenir très vite, on parie?)

Revenu garanti et fixe.

PS: Je parle du lait wallon, dans le Nord du pays, ils ont compris et ont réussi en 40 ans à évoluer.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Oui, bon, mais sur le principe, ce n'est pas parce qu'on fixe un prix de marché (qui a une fonction de filet de sécurité) qu'il y a nationalisation. La propriété reste privée. Il y a, certes, une intervention publique et en soi, ce n'est pas conforme à l'orthodoxie mais vous ne pouvez pas parler de nationalisation.

Vous devez aussi avoir à l'esprit que ces prix garantis étaient en fait des prix planchers qui n'étaient pas si élevés que ça. Dans ce système, les producteurs pouvaient toujours quand le marché leur était favorable vendre le lait à un prix supérieur mais quand le marché chutait, l'acheteur se faisait rembourser, auprès d'un "bureau de restitution", la différence avec le prix garanti. Dans un tel système, les subventions sont versées aux transformateurs industriels et aux importateurs-exportateurs, pas aux producteurs.

Ce système était celui qui prévalait jusque 1992 et avait gardé quelques restes jusqu'en 2003. Depuis, le principe de subventions versées directement aux agriculteurs en fonction de la taille de l'exploitation prévaut. Pour l'anecdote et le goût du paradoxe, on en arrivé est au modèle anglo-saxon des "deficiency payments".

En effet, quand vous posez la question à un agriculteur, il vous dira qu'il préfère, et de loin, l'ancien système parce qu'avant "il n'était pas subventionné". C'est là que l'agriculteur m'amuse presque autant qu'un cadre de l'industrie pharmaceutique, un pharmacien ou un médecin qui lors d'une soirée arrosée de son Rotary de province va lever son verre à la fin de l'interventionnisme étatique, de l'assistanat et de toute forme de subvention. Eh ! Camarades entrepreneurs des professions libérales, le secteur de la santé, ne serait-il pas subventionné par hasard ? Bien entendu, les assistés, se sont les autres.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

PS : pourrait-on m'expliquer en quoi l'éleveur flamand a évolué et pas le wallon ? Il me semble que tous ont évolué.