lundi 30 mars 2009

L'interview de Philip Hermann

(1ère partie)
Notre infatigable bloggeur libéral de Liège se présente à nous et à l'électeur ...

- Philip Hermann, qui es-tu ?

Je suis le produit de la rencontre improbable entre deux étudiants en médecine dans une université de la côte Est des Etats-Unis dans les années 60. Ma maman venait des Philippines d'une famille de juristes, et mon père venait de Seraing, d'une famille de commerçants.
A la fin de leur spécialisation, ils sont revenus s'installer à Liège, où je suis né.

Après des humanités classiques (latin-grec) dans un pensionnat catholique près de Ath, j'ai obtenu une licence en philosophie (option philosophie des sciences-logique) à l'ULG. J'ai rédigé un mémoire qui traitait des problématiques liées à la logique dans les recherches en intelligence artificielle. Je l'ai défendu auprès du Professeur Paul Gochet, qui était notamment lauréat du prix Francqui. Je suis également l'un des premiers étudiants Erasmus de cette faculté, j'ai eu l'occasion de séjourner un an à l'université de Hull, où j'ai obtenu un BA en Philosophie. J'ai complété cette formation par un diplôme en gestion des HEC.

Point de vue professionnel, j'ai d'abord exercé différentes fonctions commerciales pour différentes entreprises (Encyclopédie Universalis, Trends, Banksys) puis j'ai créé en 1997 une première entreprise: city.be. Nous rendions disponibles sur internet les informations utiles aux habitants des villes (infos pratiques, agenda culturel, et répertoire des commerçants, qui pouvaient présenter leurs activités et promotions à nos visiteurs et qui finançaient la création et la gestion de ces sites). Cette entreprise, créée avec presque rien, a connu une croissance très (trop) rapide et a finalement été capitalisée par Suez et La Poste en France...puis ceux-ci ont décidé de recentrer les activités sur la France et de fermer la filiale belge à l'occasion de l'éclatement de la bulle en 2001-2002. J'ai réinvesti le cash obtenu à cette occasion dans une entreprise qui commercialisait des nouveautés technologiques (GSM, PDA, GPS, etc) sur le net, PrimeUser.
C'est aussi à ce moment que j'ai commencé à m'intéresser à la politique belge. D'abord en participant à des forums de discussion sur le net, puis comme militant de base au sein du MR, où j'ai commencé par coller des affiches lors de la campagne régionale de 2004... c'est aussi cette année là, que le PS liégeois a enfin décidé de conclure des accords avec les autres formations politiques pour répartir équitablement la présence sur les panneaux d'affichage électoraux. ;-)

En 2006, j'ai été désigné comme 27 ème candidat sur les listes MR de Liège. A cette occasion, j'ai créé un blog de campagne qui s'est poursuivi jusqu'à aujourd'hui.
Ce blog a rencontré un certain succès puisqu'il compte plus de 150 000 visites depuis sa création. J' y analyse essentiellement l'actualité politique mais pas seulement, je parle aussi souvent d'économie voire même de philosophie.

Toutes ces idées, qui sont avant tout les miennes - je ne consulte jamais personne avant de rédiger une note sur mon blog et elles restent consultables en ligne pour ceux qui voudraient mieux me connaître - même si je me sens parfaitement en phase avec la ligne politique actuelle du MR, sont en débat et les discussions y sont parfois animées.

- Quelles sont tes valeurs (et appliquées au quotidien) ?

Fondamentalement, un engagement politique ne peut se justifier que s'il vise l'intérêt général, même si dans d'autres partis, certains événements récents ont fait la démonstration du contraire. En ces temps économiques difficiles, il est plus important que jamais d'aborder les problèmes avec pragmatisme. La doctrine libérale se fonde sur la primauté de la liberté individuelle, elle fait confiance à l'individu, à l'initiative privée pour résoudre les problèmes posés à la société. Cela ne signifie pas l'absence de règles, la loi de la jungle ou encore la loi du plus fort. Il faut une réglementation et c'est le rôle de la puissance publique de fixer le cadre dans lequel ces initiatives peuvent s'exprimer.

La crise financière n'est pas une crise du libéralisme. Elle n'est pas le résultat d'une absence ou d'un manque de règle au niveau belge, même s'il faudra sans doute améliorer aussi notre régulation et pallier à certaines des défaillances qui se sont fait jour. Mais cette crise résulte surtout de l'absence d'une instance de régulation internationale alors que les marchés financiers sont mondialisés, d'une crise énergétique liée à l'augmentation de la consommation dans les pays émergents et du conservatisme d'une administration US, qui a préféré nier ces problèmes et maintenir artificiellement une croissance forte en maintenant des taux de crédit faibles et en octroyant des prêts hypothécaires à des personnes précarisées puis en les revendant à la planète entière sous forme de produits dérivés.

Pour pouvoir s'exercer pleinement, cette liberté doit avoir pour cadre une certaine sécurité d'existence: c'est la sécurité sociale, qui répond aux besoins fondamentaux des gens (droit à l'éducation, à des soins de santé, à une pension, à des allocations de chômage, etc)... C'est la spécificité même du modèle politique européen, ce que certains appellent "démocratie libérale" ou "libéralisme à visage humain" ou encore "libéralisme social". Simplement, il est également légitime de s'interroger sur la manière dont toutes ces prestations sociales sont organisées surtout en Wallonie, où de nombreux dysfonctionnements se sont faits jour et ont révélé une instrumentalisation de notre système de sécurité sociale à des fins partisanes. Il est également devenu évident qu'il serait possible d'organiser tout cela à moindre coût et de manière plus efficace sans d'ailleurs diminuer le niveau de ces prestations sociales. Pour y parvenir, il faudra sans doute oser le changement, le pragmatisme et aussi oser dépasser l'implacable logique partisane, les corporatismes, les barrières idéologiques, les archaïsmes...en un mot, lutter contre le conservatisme de ceux qui actuellement contrôlent tous les leviers de pouvoir en région wallonne et qui n'ont donc aucun intérêt au changement.

Enfin du point de vue des valeurs, il me semble aussi important de stimuler le gout de l'effort, la recherche de l'excellence, la prise de risque, quelque soit le domaine d'activité d'ailleurs, en les récompensant mieux. Car comment justifier l'effort, l'excellence, la prise de risque...si ceux-ci ne sont jamais récompensé? L'égalitarisme, pourtant souvent présenté comme vertueux, a pour principal effet de décourager ces valeurs motrices dans toute société et de les remplacer par le copinage politique, le clientélisme, la bureaucratie...en fait, l'arbitraire le plus absolu.

- Quelle est ton actualité politique actuelle

Je suis actuellement, selon la formule consacrée, candidat à la candidature sur les listes du MR liégeois pour ces élections régionales. Cette attente semble interminable et n'est pas feinte. Il est de tradition au MR de préserver le secret et les surprises aux candidats-candidats, cette incertitude est, dans mon cas, totale et réelle. Mon blog se poursuit par ailleurs et j'espère bien le transformer à nouveau en un blog de campagne, au rythme plus soutenu...bientôt.

- Quels sont tes/les projets politiques principaux (défendus par ton parti) ?
  • L'enjeu de cette campagne électorale, est clair: il s'agit de faire basculer le centre de gravité en région wallonne et à Bruxelles pas simplement pour prendre la place de ceux qui sont actuellement aux responsabilités mais pour apporter le changement auquel la population aspire.
    En matière de gouvernance publique: la vague de scandales, qui a emporté trois ministres-présidents successifs au cours de cette législature, exige de profondes réformes et pas un traitement au cas par cas pour étouffer les incendies lorsqu'ils se déclarent. Il est nécessaire de prendre les mesures qui permettront d'éviter durablement les conflits entre les intérêts privés ou particratiques, et l'intérêt général. Les mesures cosmétiques prises par la majorité PS-CDH actuelle, ne permettent, par exemple, toujours pas de régler les conflits d'intérêts révélés par l'affaire "Onkendaele", le cabinet révisoral Daerden, les nominations politiques récentes dans l'administration publique wallonne, les manques de gestion au Forem, ou encore le détournement de budgets publics à des fins de propagande électorale par André Antoine.


  • Il s'agira également de remédier aux incompréhensibles lacunes dans la gestion du patrimoine public, sauf si on ose les attribuer au point précédent, ce que je me garderai de faire. On peut penser à la dégradation continue de notre réseau routier ou fluvial, à nos réseaux d'égouttage, qui sont les seuls à exploser en Europe dès les premières gelées prolongées. On semble préférer en Wallonie lancer de vastes et coûteux chantiers de rénovation après que les dégradations soient devenues irréversibles, voire se lancer dans de nouveaux projets, plutôt que de d'abord en assurer l'entretien quotidien en bon père de famille.

  • ... la suite de l'interview plus tard dans la semaine ...



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