mercredi 4 mars 2009

L'affaire de l'Observatoire

«Le faux attentat de l'Observatoire»


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La nuit du 15 au 16 octobre 1959 sera l'une de celles qui voilent le destin de François Mitterrand d'une lumière glauque. A minuit moins le quart, l'élu de la Nièvre sort de la brasserie Lipp, boulevard Saint-Germain. Il prend le volant de sa 403 pour regagner son appartement de la rue Guynemer. S'apercevant qu'il est suivi, il fait un détour par le jardin du Luxembourg, à la hauteur de l'avenue de l'Observatoire. Il arrête sa voiture, enjambe une haie et se jette à plat ventre dans le gazon. Un rafale de pistolet mitrailleur est alors tirée sur la voiture vide.
Le lendemain, l'affaire est la une de tous les journaux. L'Humanité demande la dissolution des "bandes fascistes", la SFIO est solidaire, Mitterrand est un héros. A quarante-trois ans, l'adversaire du gaullisme devient également victime des ultras de l'OAS, des activistes de l'Algérie française. Trois jours plus tard, un journal d'extrême droite, Rivarol, publie les révélations d'un des agresseurs de François Mitterrand, Robert Pesquet, qui affirme n'avoir eu d'autre commanditaire que Mitterrand lui-même, soucieux de faire remonter sa cote de popularité.
Cette affaire d'attentat bidon est catastrophique pour le sénateur de la Nièvre. Il semble qu'il ait été pris à son propre piège par des hommes exploitant, à l'encontre de leur commanditaire, les effets de cette détestable affaire. Poursuivi pour outrage à magistrat, après la levée de son immunité parlementaire, François Mitterrand bénificiera d'un non-lieu ainsi que ses "agresseurs", à la suite d'une loi d'amnistie en 1966.

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