vendredi 25 septembre 2009

Nous sommes face à la réalité de l'ultralibéralisme

Benoît Lutgen, rappelant "les nombreuses mesures prises au niveau wallon" - il serait intéressant de rapeller lesquelles, en fait:
"Le dossier doit être examiné en concertation avec les autorités fédérales et régionales"
"Mais nous sommes face à un mur. Nous sommes face à la réalité de l'ultralibéralisme. Nous devons porter à l'Europe un message unique, tant au niveau des agriculteurs que du monde politique"

Des slogans un peu creux et proches de la dialectique de son ancien allié-cartelisé-scotché.
Le ministre a une nouvelle fois rappelé qu'il était favorable à la mise en place de quotas mais il souligne que cela ne suffit pas. Pour lui, c'est toute la vision européenne -voire mondiale- du monde agricole qui doit changer, cela tout en modifiant les normes de l'Organisation Mondiale du Commerce.



Lire aussi:
Qui ? "on a cassé ma pipe"

La Belgique apportera son soutien à une initiative franco-allemande visant à mieux réguler le marché du lait, selon une lettre signée conjointement par la ministre fédérale de l'Agriculture, Sabine Laruelle, et ses homologues régionaux, Benoît Lutgen et Kris Peeters. Adressées à leurs collègues français et allemand, cette lettre a été préparée mercredi soir lors d'une réunion

Lutgen: "le dossier agricole doit être abordé par l'ensemble des entités"

Au niveau wallon, le ministre Lutgen a annoncé qu'il allait rencontrer prochainement les responsables des laiteries, afin d'organiser au mieux la commercialisation des produits. Le chef de groupe cdH, Maxime Prévot, a pour sa part suggéré d'instaurer un signe de reconnaissance pour les laits "wallons" dans les rayons des grandes surfaces.

La « grève du lait » est suspendue
La confédération européenne des producteurs laitiers a annoncé qu’elle suspendait la « grève du lait » jusqu’au 5 octobre, date à laquelle aura lieu une réunion extraordinaire des ministres européens de l’Agriculture sur la crise du secteur


14 commentaires:

Xavier a dit…

Je cherche désespérément les raisons pour lesquelles les quotas sont augmentés.

Est-ce seulement pour respecter ce qui était prévu (les quotas étaient un système temporaire...)?

Quels sont les désavantages du maintien des quotas?

Un désavantage clair, dont on parle jamais dans la "bonne presse" est que les consommateurs vont payer leur lait plus cher. Et par le jeu des subventions, même ceux qui consomment peu de lait le payent...

Mais, pour le reste. Y a-t-il des pays qui souhaitent cette suppression parce que leurs agriculteurs sont plus performants que les nôtres? Sont-ce des pays de l'UE ou d'autres continents?

Jamais lu une analyse objective avec les pour et les contre.

Peut-être ces analyses m'ont-elles échappé?

Merci de m'en donner les liens :-)

francophonedebruxelles a dit…

Cette crise n'a rien à voir avec le libéralisme, c'est exactement le contraire. L'europe a subventionné pendant des décennies le secteur agricole en garantissant des prix quel que soit le déséquilibre entre l'offre et la demande. Ce système de type soviétique ne pouvait que s'écrouler sur lui-même. La surproduction est aujourd'hui telle que le lait, par exemple, ne vaut plus rien, mais d'autres produits sont concernés. L'europe semble avoir enfin compris qu'il faut rétablir des mécanismes de libre marché. Une enveloppe doit être dégagée pour aider les agriculteurs à se reconvertir afin de revenir sur des bases plus saines, réduire l'écart entre l'offre et la demande, et ainsi permettre les prix de remonter.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Petite précision (peut-être inutile): augmenter les quotas, c'est augmenter la quantité qu'il est autorisé de produire ; supprimer les quotas, c'est supprimer toute limite à la production.

Donc, augmenter les quotas pour, à terme, les supprimer en 2013, c'est revenir à l'ordre libéral de la libre concurrence des fournisseurs. Comme je vous l'ai déjà écrit, les quotas instaurés dans les années '80 étaient pour la Commission un mal nécessaire et transitoire appelé à disparaître.

Et donc, Xavier, pourquoi augmenter les quotas ? Par simple doctrine bête et méchante, libérale, quoi. Il ne faut pas chercher plus loin.

Il y a-t-il des pays qui y auraient un intérêt concurrentiel parce que les quotas limitent leur potentiel ? Oui, les Pays-Bas, le Danemark et le Nord de l'Alleamagne mais je crois que c'est tout.

Là, vient l'autre question qui n'est pas très développée auprès del'opinion. Du lait concurrentiel à très bas prix, on en fait comment ? Il faudra oublier les jolies vaches milka qui broutent de l'herbe dans les collines. La bonne méthode, l'efficace, s'apparente plus aux élevages concentrationnaires de porc à proximité des ports qui font que les campagnes flamandes, bretonnes et danoises puent.

Ce qui se passe dans l'élevage laitier, c'est une féroce sélection darwinienne et quand on verra la tronche des survivants, ce sera le moment de pleurer les conséquences dont on adore les causes.

Oui, les libéraux sont vraiment indécrottables.

Je vous remercie cependant, xavier, d'avoir posé quelques bonnes questions.

A votre service.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Et j'ajoute que tout ministre européen de l'agriculture - Lutgen aussi - est coresponsable d'un accord convenu sur cette question sous présidence française le 20 novembre 2008.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

C'est encore moi, excusez moi.

Un rendez-vous : le Mise au point de ce dimanche porte sur la crise du lait avec un directeur général de la Commission en invité.

francophonedebruxelles a dit…

@TTSSMM.

Décidémment, vous n'avez rien compris. J'en ris encore. Mais il est vrai que tout le monde n'est pas capable de comprendre les mécanismes économiques de base. Je ne vous en veut donc pas. Explications:

La doctrine des quotas est une doctrine socialiste. C'est celle qu'a appliquée l'UE: prix garantis, s'appuyant sur le productivisme agricole, quitte à créer un énorme déséquilibre entre l'offre et la demande. D'où l'écroulement des prix et la grande misère actuelle des agriculteurs.

Vous ne comprendrez certainement pas la portée de mon message. Peu m'importe. Ce qui compte aujourd'hui, c'est de résoudre le problème créé par l'économie socialiste. L'Europe semble l'avoir enfin compris: l'économie ne fonctionne pas à coups de subsides.

Un jour ou l'autre, la réalité économique vous revient dans le visage tel un boomerang. Arrêtons les frais: le socialo-communisme a fait suffisamment de dégats. Il a ruiné les agriculteurs, il a asphyxié l'agriculture des pays pauvres. Revenons à une gestion plus saine basée sur l'offre et la demande plutôt que ces quotas iniques et ces subsides qui ont fait tellement de tort ici et ailleurs.

Xavier a dit…

francophonedebruxelles

Je comprends bien, l'augmentation des quotas n'est qu'une étape pour les supprimer.

J'ai très bien compris que ces systèmes de quotas ont comme conséquence première de faire payer les "vaches à lait" que sont les consommateurs. Mais comme on ne le leur dit pas, ils soutiennent béatement leurs bourreaux.

Ce que j'essaye de comprendre, c'est que personne ne prend la parole pour expliquer simplement: les quotas doivent être abandonnés.

Et je suppose qu'il y a des agriculteurs plus travailleurs, plus malins, plus créatifs qui souhaitent cette suppression des quotas.

Pourquoi se taisent-ils?

Quant à dégager une enveloppe pour permettre aux agriculteurs de se reconvertir, faut pas exagérer. Les milliers d'euros que j'ai payés aux agriculteurs avaient ce but là...

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

@ himself,

S'ils savaient...

@ francophone de bruxelles
@ xavier, aussi

Apparament, je ne suis pas bon pédagogue mais peut-on faire boire un âne qui n'a pas soif ?

Bon, j'essaie encore.

Les quotas ne sont pas une doctrine mais un simple instrument de gestion du marché tel qu'il en existe en économie de marché régulée. Son utilité est d'ajuster l'offre à la demande par rapport à un objectif de prix. C'est prag-ma-ti-que.

Il fut un temps, où confrontés à un problème d'équilibre économique, des libéraux, des conservteurs, des sociaux chrétiens et aussi des socialistes, s'étaient mis d'accord sur le recours à un instrument de maitrise de la production en la limitant d'autorité. Justement, pour juguler la surproduction !!!

Marx, Engels et Staline n'ont rien à voir dans cette affaire. Calmez-vous. La faucille et le marteau ne flottent plus sur la Place rouge et encore moins sur le Berlaymont.

Mais vous savez, ce qui me frappe le plus, ce n'est pas le côté folklorique de vos hantises, c'est votre imperméabilité totale à la question essentielle : si je veux du lait, sous quelles conditions humaines et environnemntales est-il produit ?

Morbide. Je vais vraiement croire que vous adorez tant les conséquences que leurs causes.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Et comme dans les TELETUBBIES,

Une deuxièmme fois :

Les quotas ne sont pas une doctrine mais un simple instrument de gestion du marché tel qu'il en existe en économie de marché régulée. Son utilité est d'ajuster l'offre à la demande par rapport à un objectif de prix.

Expliquez-moi ce qu'il y a de mal à ça. Il existe des réponses. Réfléchissez-bien.

xavier a dit…

"Marché régulé", lol

Donc, en 40 ans, les producteurs ont été incapables d'aadapter leur production?

Pendant 40 ans les consommateurs ont payé leur lait et les produits laitiers 40 à 50% plus cher.

Pourquoi donc monsieur le donneur de leçons?

himself a dit…

@Xavier, francophonedebruxelles et TDSSMM

Clairement, "Cette crise n'a rien à voir avec le libéralisme".
A nouveaux des cris populistes d'un (ir)responsable fautif, comme le souligne TDSSMM.

Je ne connais pas perso de ref de vulgarisation sur le sujet, mais le principe vise - comme le précise francophonedebruxelles- à sortir d'un marché subventionné et contrôlé, vers une liberté de marché plus en rapport avec la réalité économique. La PAC nous a coûté assez cher, mais elle était nécessaire, jusqu'à nous faire entrevoir ses dérives: des agriculteurs ont investi "en pure perte" économique brute dans des laiteries hyper-modernes, mais en étant extrêmement rentables, suite aux subsides européens, sans lesquels il était impossible de vivre, vu le marché d'une époque.

Aujourd'hui et suite à l'élargissement européen, la Pologne essentiellement produit du lait à un bien meilleur coût que dans nos contrées; néanmoins, la qualité est assez diverse, suivant les lieux de production - les différentes d'appellations pour les oeufs et les poulets n'existent pas de la même manière pour le lait (malheureusement et à ma connaissance)

J'aime dès lors la formulation "quand on verra la tronche des survivants, ce sera le moment de pleurer les conséquences dont on adore les causes"

Précision, ce n'est pas(encore) en Pologne que l'on retrouve ces usines à lait, mais en Flandre par exemple ... qui ne se gêne pas pour sur-produire ... les quotas sont nationaux ...

Il n'y a pas de réelle interdiction à la surproduction, mais des "amendes" (je ne tombe plus sur le terme exact) à charge du pays fautif et non de la Région, l'agriculture étant pourtant une matière fortement régionalisée.

je pense qu'il faudra néanmoins continuer à réguler ce type précis de production, mais surtout en matière de qualité.

Les wallons sont comme trop souvent une guerre en retard pour cause de petits politiques nains et minables.

himself a dit…

Addendum: Comme s'interroge justement Xavier, l' "Europe" a été également incapable de gérer "durablement" la crise du lait structurellement. Elle l'avait fait ponctuellement.

Ceci n'engage que moi: je suis prêt à payer mon lait "au juste prix", pour autant qu'il soit garanti de qualité et local - Il existe une pub "française" qui fait la promotion du lait qui n'a pas voyagé plus de X? Km ... il devrait en être pareil pour nos tomates et autres légumes s'il est possible de les produire localement à un coût raisonnable.

D'autres réflexions sur le sujet dans qqes articles sur le site http://boulettemoutarde.blogspot.com/

Rien de fondamentalement intéressant et une approche assez sectaire, mais bon ....

Xavier a dit…

Himself,

"De qualité" et "local", ou "de qualité" ou "local"?

C'est bien cela le problème. Si le lait produit plus cher (combien plus cher?) est de meilleure qualité, le consommateur acceptera de payer plus cher pour son lait.

Je connais très mal le domaine. Mais je trouve nos agriculteurs un peu lourdauds. On a bien fait à une époque de la pub pour le fromage belge. Pourquoi pas la même chose pour le lait?

himself a dit…

@Xavier

Je suis prêt à payer plus cher et désire du lait de qualité ET local.

Le lait, matière noble, est devenu un "simple" produit d'appel.
Le bénéfice des "transformateurs" (Danone, Yoplait, Nestlé ...) se porte sur les produits dérivés.