jeudi 3 septembre 2009

La "doctrine Maddens"

Martin Buxant sévit encore une fois dans LaLibreBelgique, avec l'interview de rentrée politique de Bart De Wever que je vous recommande, extrait:

La "doctrine Maddens" constitue-t-elle vraiment la ligne de conduite du gouvernement flamand en matière communautaire ?

Oui, on peut dire cela, si l’on considère que la doctrine Maddens c’est ne plus retourner à la table des négociations tant que l’autre communauté n’est pas demanderesse, et aussi l’idée que la Flandre ne va plus aider la Belgique avec ses surplus budgétaires. La Flandre ne peut plus. Elle n’a plus d’argent. A partir de 2012, nous devrions avoir minimum 1 milliard de surplus, mais il est bien prévu dans l’accord gouvernemental que ce surplus servira à gérer la Flandre ! Et là cela correspond au troisième volet de la doctrine : utiliser au maximum les compétences que l’on a pour faire tout ce qu’on peut, dans l’esprit de l’assurance-dépendance qui existe déjà.

Le complément de cette interview, se trouve ici:

"Milquet n’a pas encore compris !"



Lire aussi:
Vers la finale crevaison grenouillère?

La lecture que propose Bart De Wever de la situation politique me paraît correcte (voir dans La Libre):

1. Le contentieux linguistique est dépassé mais les francophones ne le savent pas ou font semblant de ne pas le savoir: ils continuent à revendiquer des territoires qu’ils n’obtiendront pas et qui ne sont d’aucune utilité pour la solution des problèmes structurels qui se posent à la région bruxelloise;
2. La scission de l’arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvoorde (dossier BHV) est tôt ou tard inéluctable mais elle va probablement soulever un problème insoluble pour le gouvernement fédéral. La proposition de loi finira par être votée et le dossier atterrira alors au conseil des ministres pour la sanction et la promulgation;
3. Le fond du problème est qu’il y a deux « Belgiques» et que l’agrégation des deux ne fait plus un pays. Depuis la Question Royale, nous vivons avec une Belgique flamande qui veut être gouvernée au centre-droit et une Belgique francophone qui veut l’être au centre-gauche. Le résultat est qu’en dehors de quelques trêves conjoncturelles (Martens-Gol, Verhofstadt I et II), nous sommes structurellement condamnés ou bien à ne pas avoir de gouvernement et à ne gérer vaille que vaille que des affaires courantes et urgentes, ou bien à être gouvernés contre le goût d’une des deux composantes. Pour l’heure, le gouvernement Van Rompuy n’est pas majoritaire en Flandre.

8 commentaires:

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

C'est simple : aux francophones d'avoir des demandes :

1°) recensement linguistique par commune et consultations populaires pour le choix d'appartenance des commune à telle ou telle région.

2°) arrêt des transferts du PIB bruxellois vers le profitariat flamand par une fiscalité du travail fondée sur le lieu de travail ; alignement sur les principes européens du droit des travailleurs transfrontaliers (puisque les franskillons de la périphérie sont des immigrés qui doivent s'adapter, ça marche dans l'autre sens aussi).

Sur ce dernier point, c'est vrai que les Wallons y perdraient aussi. Il appartiendra donc aux Bruxellois de garantir le maintien d'une solidarité significative avec les Wallons.

Et c'est là que ce révèlera une dure vérité : en fait, qu'ils soient wallons ou flamands, les provinciaux préféreront s'entendre entre eux.

francophonedebruxelles a dit…

eh bien tout peut arriver: je partage dans les grandes lignes le commentaire de TTLSMM, plein de bon sens.

Ne sous-estimons pas la volonté du gouvernement flamand d'activer une procédure en conflit d'intérêt pour bloquer le budget fédéral, et donc le fonctionnelement de l'Etat fédéral. C'est écrit dans l'accord.

Le spectacle va bientôt commencer: 2010 sera un vrai feu d'artifice: BHV, budget, écoles: 3 conflits d'intérêts simultannés, ... et je vous réserve une petite surprise moi aussi:)

A propos, himself, vous m'avez oublié sur ce coup? ;) ou c'est moi qui ai foiré mon billet?

Anonyme a dit…

les bras m'en tombent... presque d'accord...

En fait, c'est quand ce genre de demande arrivera que l'on verra qu'en matière de pognon, il n'y aura pas d'amis. Si Bruxelles commence à percevoir sur le lieu de travail, ne rêvez pas... il ne vont pas se délester pour la Wallonie... La Wallonie devrait commencer par se réformer et etre plus efficace...

...et cesser de compter sur le pognon des autres... qu'ils soient Flamand, Bruxellois ou même Frnaçais pour les rattachistes.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

@ chaos theory

Rassurez-vous on peut continuer à s'opposer au moins sur un point.

Quand l'Etat redistribue les fruits de la fiscalité par la sécurité sociale, les investissements publics, le soutien aux entreprises et autres banques nécessiteuses, etc. et bien fatalement, il y a des transferts de fonds publics des les régions les plus riches vers les moins riches. Pour faire simple, Rhône-Alpes soutien massivement l'Auvergne via Paris. Dans la culture politique de cet état nation c'est normal et personne ne se donne la peine de le relever. Je pense aussi que c'est normal et il ne me viendrait pas à l'idée de considérer que les Auvergnats sont des assistés.

J'y vois une perversité de raisonnement foncièrement libérale (c'est là que vous réagissez) qui est à la base du pourrissement belge alors que les soi-disant transferts de la Flandre vers les assistés wallons ne représentent moins de 2 % du PIB belge. Je l'ai déjà dit par ailleurs : c'est très peu.

kermit a dit…

La doctrine Madden, quelle mentalité. Votre gosse vous dirait que sa strategie vis a vis d'un copain qu'il n'aime pas c'est de ne pas lui parler et de dire a tous ses copains que c'est un nul, vous l'enverriez dans sa chambre sans manger.

En flandre, on crie haut et fort que c'est genial tout le monde trouve ca normal. Quelle mentalite, moi je vous le dit.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

@ Un Bruxellois,

Je ne sais pas si mes commentaires sont de bon sens. La logique que je propose est conflictuelle et en vérité, je n'aime pas ça. Mais la nazionlisme flamand va trop loin dans la mesquinerie pour continuer à le souffrir.

Je suis simplement guidé par un refus névrosé de la soumission à la loi du plus fort. Voilà pourquoi, viscéralement, je ne suis pas libéral.

Le comportement flamand nous coince dans l'alternative suivante :
- la servitude volontaire de celui qui ira jusqu'à dire "ne me quitte pas je serai l'ombre de ta main, l'ombre de ton chien, ne me quitte pas" ou
- la révolte de ce celui qui refuse le destin du moujik qui sa vie durant, s'incline devant la force

himself a dit…

Il semble se dégager des pistes partagées dans des réponses à apporter aux flamands.

@Un Bruxellois ...

"A propos, himself, vous m'avez oublié sur ce coup? ;) ou c'est moi qui ai foiré mon billet?"

eeeuuuhh, qu'est-ce quoi donc ?

himself a dit…

Je note également "pour plus tard"

"un refus névrosé de la soumission à la loi du plus fort. Voilà pourquoi, viscéralement, je ne suis pas libéral"