jeudi 3 janvier 2008

Flahaut: Gard' à vous !

Alors que notre actualité est ponctuée de diverses annonces en matière de ventes d'armes belges: Vlaanderen voert meer wapens uit, ou Pieter De Crem, ministre (CD&V) de la Défense qui se refuse hier à répondre au sénateur Geert Lambert (Spirit) qui avait exprimé son opposition à la vente de 71 véhicules blindés d'occasion au Liban, déclarant que toute vente devait être conforme à la législation belge.

«C'est un dossier ouvert sous le gouvernement précédent»
a affirmé Pieter De Crem dans un communiqué adressé à l'agence Belga, sans se prononcer sur la suite à donner à la demande de Geert Lambert.

Les deux partis écologistes, Ecolo et Groen! , avaient déjà réclamé, le 14 novembre dernier, la mise sur pied d’une commission d’enquête sur la politique budgétaire du ministère de la Défense, à la suite de la publication d’informations faisant état de la fourniture par l’armée de services à des tiers qui n’auraient pas été facturés. Les écologistes, qui forment un groupe conjoint à la Chambre, notaient que « l’accumulation de décisions douteuses, les tentatives de nominations politiques et les frasques grotesques » du ministre - alors démissionnaire - devaient cesser.
Et c'est le Vlaams Belang qui a déposé le 20 décembre dernier une proposition visant à instituer une commission d'enquête parlementaire sur "les actes illégaux" et la "gestion calamiteuse" de l'ancien ministre de la Défense, André Flahaut (PS), au cours des huit ans passés à la tête de ce département, que voici, selon les parlementaires:

1° le fonctionnement illégal du Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire dès lors que son ancien chef de service ne disposait pas des qualifications requises,

2° la démission collective de quatre chirurgiens du Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire par suite de faits de harcèlement commis par l’ancien chef de service,

3° l’utilisation anormalement élevée d’antibiotiques au Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire et ses répercussions pour la santé publique,

4° la facturation frauduleuse de journées d’hospitalisation au Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire ayant entraîné une demande de remboursement de l’INAMI de plus de huit millions d’euros,

5° les circonstances dans lesquelles les contrats de consultance signés avec la firme DWCHCC ont été conclus,

6° le transfert gratuit de patients à l’aide d’ambulances militaires vers le CHU Brugmann,

7° les circonstances dans lesquelles un membre du personnel du Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire a été injustement suspecté d’avoir volé de la peau synthétique,

8° le fondement juridique de l’établissement de fiches sur la personnalité et le comportement des chirurgiens du Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire, fiches qui contenaient des informations privées parfois très intimes,

9° les modalités de recrutement appliquées aux médecins contractuels engagés à l’Hôpital militaire, en particulier au Centre des grands brûlés,

10° la violation du secret médical au Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire,

11° les expérimentations illégales sur la personne humaine effectuées au Centre des grands brûlés de l’Hôpital militaire,

12° l’utilisation du champ de tir d’Elsenborn par une entreprise privée pour le test de munitions toxiques et/ou radioactives,

13° l’achat d’uniformes pour le Corps de parade,

14° l’achat de la Maison de la défense à Wavre,

15° l’utilisation du magazine militaire VOX et du service IPR pour la propagande personnelle du ministre,

16° le traitement de faveur dont a bénéfi cié la ville de Nivelles (mise à disposition de quatre hectares du domaine militaire, excursion du club de plongée à bord d’un dragueur de mines, etc.) jusqu’au 8 octobre 2006,

17° la désignation du cabinet d’avocats Uyttendaele au titre de conseil du département,

18° la remise du diplôme de docteur honoris causa au président Kabila et, en particulier, la falsifi cation préalable du procès-verbal du conseil académique de l’ERM,

19° l’utilisation d’hélicoptères de l’armée pour les déplacements du ministre, en particulier pour la projection du film «Une vérité qui dérange» (An Inconvenient Truth) à Hasselt,

20° l’utilisation d’avions militaires pour des organisations privées au Congo,

21° la mise en place d’un réseau de dénonciation au sein de l’armée,

22° la modernisation superflue des obusiers d’artillerie M109 par l’entreprise wallonne EMI,

23° le choix d’un canon de 90 mm de la firme liégeoise CMI pour les nouveaux véhicules AIV ainsi que le fait que les munitions destinées à ce canon ne soient fabriquées que par une seule firme située à Nivelles et, en particulier, la déclaration mensongère d’un général selon laquelle ces munitions seraient également fabriquées par une autre firme,

24° la non-attribution des dossiers d’acquisition de véhicules Recce,

25° la non-attribution des dragueurs de mines côtiers et du navire de transport stratégique,

26° la répartition des compensations économiques dans le cadre de l’achat des avions A400M,

27° la vente/le don d’hélicoptères Agusta au Bénin,

28° la nomination suspecte d’un sous-offi cier comme «directeur artistique» de la Musique des Guides,

29° l’acquittement de deux élèves sous-offi ciers qui ont été surpris en possession de stupéfiants,

30° la désignation contestée au grade de général de brigade de la commandante de la Composante médicale,

31° la nomination de l’administrateur général de l’INIG, et notamment les modalités de paiement des dommages-intérêts pour harcèlement payés au titulaire précédent de la fonction,

32° la nomination d’un conseiller général auprès de l’État-major de la Défense, qui s’est ensuite avéré être à la tête d’un système de fraude de type «pyramide» au sein de la DGMR,

33° la suppression de postes d’attachés militaires chez nos principaux alliés et la création de nouveaux postes aux lieux de destination de voyage favoris du ministre,

34° la discrimination fi nancière entre les aumôniers et les conseillers moraux,

35° la décision étrange de modifi er la loi en vue de pouvoir prolonger de manière illimitée le mandat de quatre ans du chef d’état-major (CHOD),

36° l’ingérence éhontée du ministre dans les comités d’avancement et de nomination des officiers supérieurs et généraux,

37° l’utilisation de la résidence de l’avenue Louise pour des militaires de haut rang,

38° le fait d’avoir toléré la longue absence de certains médecins militaires;

39° le paiement irrégulier de frais de personnel via un compte de trésorerie,

40° les modalités et les critères d’imputation des «prestations pour tiers»,

41° la rétention délibérée de factures en vue d’enjoliver le budget à la fi n de chaque année et le paiement d’intérêts de retard aux fournisseurs,

42° le transfert de tous les hélicoptères stratégiques de Flandre en Wallonie,

43° le déménagement des Cadets de l’air de Flandre en Wallonie,

44° l’effi cacité de la nouvelle structure des Forces armées,

45° la concurrence déloyale exercée par les Forces armées vis-à-vis de différents secteurs (transport d’organes par hélicoptère, transport d’oeuvres de Panamarenko par camion, rapatriement du Tchad d’un ex-pilote de la Sabena,...),

46° l’utilisation d’hélicoptères Agusta lors de la campagne électorale du président du Bénin,

47° le rapatriement par avion militaire d’un magnat russe du pétrole et son traitement de faveur lors de son séjour à l’Hôpital militaire et après sa sortie de l’hôpital,

48° le refus de rapatrier un Belge de Goa (Inde),

49° les raisons exactes de l’arrêt de l’opération Althéa.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Et cet homme ose encore sortir de chez lui !!!