mercredi 4 novembre 2009

Un monument

Mise au Point, peut-être lénifiante, mais qui très certainement recadre très justement l'action du gouvernement et plus précisément Didier Reynders dans la saga Fortis.

Notons à nouveau les déclarations indéquates de Dirk Van der Maelen, et le comportement totalement déplacé des deux compères de la RTBF.



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Didier Reynders, Premier ministre?

Si Herman Van Rompuy venait à quitter son poste de Premier ministre pour aller présider l'Union européenne, qui pourrait bien le remplacer? Si Yves Leterme est souvent cité, la presse flamande évoque aussi, très sérieusement, la possibilité de voir Didier Reynders lui succéder au 16, rue de la Loi. En effet, depuis l'éclatement du cartel CD&V/N-VA, c'est le MR qui est la première force du pays. La presse belge spéculait mercredi sur la possibilité que le Premier ministre Herman Van Rompuy soit désigné à la présidence du Conseil européen, ainsi que sur les scénarios de son remplacement. Le Soir estime que "faute d'alternatives, son successeur éventuel au Seize ne serait autre qu'Yves Leterme". L'ancien Premier ministre pourrait faire valoir "sa légitimité électorale", mais aussi "son droit à la réhabilitation", près d'un an après sa démission dans le cadre de l'affaire Fortis. La Libre Belgique place également Yves Leterme en "pole position". L'actuel vice-Premier ministre du CD&V, Steven Vanackere, n'a pas l'assise électorale nécessaire, tandis que la présidente du parti, Marianne Thyssen, n'est "absolument pas intéressée par ce poste", croit savoir le quotidien. La presse flamande avance une autre possibilité. Selon De Morgen et De Standaard, les libéraux francophones pourraient revendiquer la fonction. Un dirigeant du MR, cité anonymement dans De Morgen, juge "logique" que le poste revienne à Didier Reynders. Le MR est en effet la plus grande force politique du gouvernement depuis l'éclatement du cartel CD&V/N-VA, rappelle le quotidien. Alternativement, le MR pourrait revendiquer de nouveaux portefeuilles ministériels, note De Standaard. En cas de nomination d'Yves Leterme au Seize, la poste vacant de ministre des Affaires étrangères pourrait ainsi échoir à Charles Michel.

Reynders a hésité à quitter la politique
"On a voulu ma tête" et "j’ai hésité à quitter la politique", a déclaré le ministre des Finances, Didier Reynders, dans les colonnes du Soir Magazine ce mercredi, évoquant "l'année écoulée chargée", marquée par la crise financière, l'affaire Fortis et le coup de force au MR.Le ministre des Finances avoue avoir vacillé lors du "coup de force" mené récemment par une partie des militants libéraux. Il dit avoir douté et hésité à quitter la politique. "J'ai connu un gros moment d'hésitation, de tension. Je m'étais fixé le dimanche comme échéance", se rappelle Didier Reynders. Mais le samedi, il a reçu de nombreux messages de soutien, qui lui ont permis de prendre du recul et de le rassurer suite à une "impression d'acharnement", voire d'une "chasse à l'homme". Il n'a donc pas craqué. "Si on m'avait convaincu qu'un projet ou une équipe différents allaient faire mieux que moi pourquoi pas. Mais c'était loin d'être le cas!", a-t-il conclu, refusant toutefois de verser dans une "victimisation".
Fortis, le début des déboires
Les difficultés du chef de file des libéraux n’avaient pas commencé là, puisqu’elles ont débuté lors de l'éclatement de la crise financière, suivi par celui du dossier Fortis. Dans ce dernier, Didier Reynders dénonce l'attitude de l'opposition, principalement dans le chef du parlementaire socialiste flamand Dirk Van der Maelen et du ministre Jean-Marc Nollet. "Il devrait de temps en temps se poser des questions sur son attitude durant cette période, lorsqu'il a surfé sur une vague de critiques qui s'avèrent aujourd'hui non fondées", a commenté Didier Reynders, dénonçant un "acharnement" et soulignant qu'à ce moment, beaucoup de gens ont vu une occasion de le faire tomber.
Puis Elio et les autres qui le rejettent
Mais le ministre n'est pas tombé. Les coups durs se sont pourtant accumulés. Ainsi notamment lorsque, lors d'un débat électoral, le président du PS, Elio Di Rupo, a exclu toute majorité avec le MR. Ou encore au lendemain des élections quand personne ni au cdH ni chez Ecolo "n'a pris aucun risque personnel". "C'est décevant au niveau humain", a remarqué le libéral.

Didier Reynders responsable d’un trou de 1,8 milliard, selon une députée Groen!
La fraude et sa régularisation créent un trou de 909 millions à 1,8 milliards pour le Trésor public, selon Meyrem Almaci, députée Groen!. Elle en impute la responsabilité au ministre des Finances Didier Reynders ainsi qu'aux secrétaires d'Etat chargés de la lutte contre la fraude, Bernard Clerfayt et Carl Devlies.

La Belgique, paradis fiscal opaque
Selon le nouvel indice d'opacité financière FSI (Financial Secrecy Index), la Belgique se classe à la neuvième place du classement des paradis fiscaux les plus opaques, peut-on lire dimanche dans un communiqué du Réseau pour la justice fiscale (RJF - Tax Justice Network). Cet indice, qui a examiné 60 juridictions, a été établi par une équipe de chercheurs pour le Tax Justice Network afin d'évaluer "le degré de secret atteint par chaque juridiction et sa résistance à coopérer avec des autorités administratives ou judiciaires étrangères". Il s'inscrit dans le cadre d'une campagne internationale visant à une plus grande transparence des places financières et centres offshore.

La Belgique perd 2,8 milliards de TVA

La Commission européenne a évalué quels revenus potentiels sont perdus à cause de fraudes à la TVA. Les 25 Etats européens perdent ensemble quelque 106 milliards d’euros.


L’Etat allemand recapitalise Hypo Real Estate à hauteur de 3 milliards
La banque allemande nationalisée Hypo Real Estate (HRE), toujours en grande difficulté, a annoncé avoir obtenu une recapitalisation supplémentaire de l’Etat allemand de 3 milliards d’euros. L’Etat fédéral a déjà déboursé plus de 3 milliards d’euros pour monter à 100 % du capital de la banque début octobre, et a fourni 100 milliards d’euros de garanties depuis plus d’un an pour l’aider à se refinancer. Après sa nationalisation totale en octobre, la banque de Munich (sud de l’Allemagne), qui ne prévoit pas de redevenir rentable avant 2012, avait estimé avoir besoin d’une recapitalisation publique supplémentaire de 7 milliards d’euros.

14 commentaires:

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Mon bien cher himself,

Nous ne nous livrerons pas ici au procès en béatification de Saint Didier qui est le coeur et l'esprit qui nous montre le chemin pour devenir, peut-être, un peu meilleur.

Mais tout de même, cela ne vous laisse-t-il pas une curieuse impression de savoir que vous vivez dans un paradis fiscal ? Qui sont les heureux élus qui connaissent la Gloire fiscale ? Sont-ce ceux qui se lèvent tôt pour travailler dur chaque matin que Dieu fait ? L'espoir d'une justice fiscale vous semble-t-il chimérique ?

Réformer... Réformer... Ne tenons pas là un vrai sujet politique qui donnerait tout son sens à ce verbe ? Car au commencement était le verbe.

himself a dit…

Cela me fait royalement marrer quand on qualifie la Belgique de "paradis fiscal"

Toutes des libérales sauf ma meère a dit…

C'est tout ? Un peu court, jeune homme.

himself a dit…

@TDLSMM

J'ai un post sur le sujet de la fiscalité en cours de depuis des semaines, mais comme es dizaines d'autres, il est à l'état de brouillon.

Que dire d'autre d'ailleurs ?
Parler du matériau pour la statue ?
L'or s'impose, bien sur.

Xavier a dit…

Toutes des libérales sauf ma mère a dit..."L'espoir d'une justice fiscale vous semble-t-il chimérique ?"

Il faudrait d'abord définir la justice fiscale. C'est "que les (plus) riches (que moi) payent plus"?

Comme je l'ai écrit par ailleurs "L'impôt juste est celui que l'on diminue"

@Himself
J'attends ton post sur la fiscalité avec impatience :-)

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

de l'or de l'ivoire, mon très cher himelf, pour votre Zeus mosan.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Non, xavier, je suis un peu plus subtil que ça, voyons, mais quand même.

Vous-même, vous le rappelez dans votre papier : l'impôt à un rôle redistributif. Je vous jugeais trop doctrinal pour adhérer à cette idée - me suis-je trompé ? - mais moi, ça me convient parfaitement.

Bien sûr, les trois autres fonctions sont aussi fondamentales mais quand j'évoque la notion de "justice sociale", j'ai en tête la question de l'importance accordée à la finalité redistributrice de l'impôt et son efficacité sur ce plan. C'est en outre une nécessité morale. Le marché ne rétribue pas le mérite (notion éthique) ; il ne rétribue pas non plus l'utilité à la collectivité (enseignement, santé, environnement et bien-être en général). Le marché à sa logique délirante : il gave les ténias de la finance et des oligopoles constitués par les privatisations des biens collectifs, les mafias "sportives", le luxe et de la futilité... Il faut bien plus de courage politique pour corriger cette logique par l'instrument fiscal - car il le faut - que pour "réduire d'urgence les dépenses de l'Etat" (air connu).

Certes, questionner l'"efficience" des dépenses de l'Etat est toujours fondé mais c'est notoirement insuffisant. Une vraie réforme, c'est-à-dire une révolution pacifique, passe par l'examen des questions successives suivantes :
1. Quel est le rôle de l'Etat ?
2. Quels moyens pour permettre à l'Etat de remplir sa mission
3. Quelles fonctions attribuer à l'instrument fiscal (en inventer d'autres ?) et quels instruments mettre à son service.

Votre papier commençait si bien pour finir plutôt mal car ne se limiter qu'au volet "dépenses" c'est se condamner à l'hémiplégie. Quoique, non, c'est sûrement délibéré. La révolution conservatrice des années '70 a répondu aux trois questions. Le rôle de l'Etat doit se limiter à sa fonction régalienne : le monopole de la violence (guerre et diplomatie, ordre intérieur, justice), frapper la monnaie (aujourd'hui privatisée), lever l'impôt et entretenir la Cours (aujourd'hui sauvetage de la Bourse en cas de crise ). Le reste est du domaine privé et le Marché s'en charge. Le libéralisme est une régression.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Et donc himself,

Quand j'entends ou je lis que la Belgique est un paradis fiscal pour les uns (exemple de la communauté des exilés fiscaux français qui grenouillent autour des étangs d'Ixelles) et je constate qu'elle serait plutôt un enfer fiscal pour ceux qui se lèvent tôt pour travailler dur, je me dis qu'il y a certainement une immense marge d'amélioration. Nul doute que le zèle réformateur du président du Mouvement Réformateur marquera l'Histoire de la Réforme. Rêvons qu'au socle de Sa statue chryséléphantine, vos petits enfants liront : "Au début du XXIe siècle, Didier Reynders, réforma le contrat social de son pays. De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses mérites". Rêvons. En attendant, soyons juste : Didier Reynders n'est sans doute que l'héritier d'une tradition belge ; tout ne doit pas lui être attribué systématiquement

Guillaume a dit…

Disons que dans la plupart des paradis fiscaux, les natifs des iles vivent l'enfer très souvent car ils gagnent très peu pour le prix exorbitant des biens de consommation locaux et des loyers. En fin de compte la Belgique n'est pas loin de ça :) Mais bon on a accepté ça. Faut pas se plaindre.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

@Guillaume

Votre réaction me terrifie et me désespère. Je pèse mes mots.

Vous partagez mon constat et vous semblez vus en accommoder.

Je m'en vais de ce pas relire la servitude volontaire de la Boétie.

himself a dit…

Non, non, Guillaume connait bien les limtes de la démocratie : une dictature des cons.

Xavier a dit…

Toutes des libérales sauf ma mère a dit...

"Le marché à sa logique délirante : il gave les ténias de la finance et des oligopoles constitués par les privatisations des biens collectifs, les mafias "sportives", le luxe et de la futilité..."

Vaste sujet, en effet.

Parce que l'Etatisme ne fait pas la même chose?

Avec une différence de taille, vous pouvez placer votre argent chez Triodos, utiliser Linux.

Je suis pour ma part obligé de faire deux heures de files pour un timbre, utiliser les routes délabrées. Mon argent va chez des politiques que je n'ai pas choisis. Il n'y a que pour l'enseignement que j'ai pu choisir: l'enseignement néerlandphone de bien meilleure qualité?

Tout cela pour dire que les abus existeront toujours. mais un système où le consommateur a le choix me semble meilleur qu'un système où le contribuable n'en a aucun

Guillaume a dit…

@Xavier

J'utilise Linux depuis près de 10 ans (je suis dessus actuellement et je convertis plein de gens à l'utiliser) et je suis sur le point d'ouvrir un compte chez Triodos vu que je vais commencer à pouvoir mettre un peu d'argent de côté. Ce sont les pas de chacun qui feront changer la société d'aujourd'hui. Chaque acte que nous faisons dans la vie est un vote.

@Toutes des libérales sauf ma mère a dit...

Je ne suis pas défaitiste. Je sais simplement que j'ai une influence limitée dans cette société, ce sont mes actes au quotidien qui comptent et convaincre quelqu'un ça sert à rien car nous voyons chacun le monde différemment par ce que nous avons vécu, par nos rencontres, par nos expériences mais si la politique m'intéresse, se changer est plus efficace que changer le monde. Si tout le monde change, le monde changera. Mais j'ai appris une chose, éviter le plus possible de critiquer et de juger. J'observe, je constate c'est tout et je fais ce que je peux de mon côté. Y a déjà pas mal à faire, croyez-moi.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

@ xavier,

Nous ne sommes vraiment pas faits pour nous entendre. Tant mieux. La démocratie et les débats qui l'animent ont sans doute besoin de cette biodiveristé.

Une piste : l'Etat c'est moi.