vendredi 13 février 2009

Philosophie Bêtise (I)

Nous sommes un vendredi 13. Et alors ?


L'avant-propos de Raphaël Enthoven:

S’il suffisait d’être intelligent pour ne pas être bête, autrement dit si la bêtise n’était qu’une affaire d’ignorance, alors l’espoir serait permis. Malheureusement ça ne marche pas comme ça. Loin de soulager la bêtise, l’intelligence ou la culture, comme on dit, ont souvent pour effet de donner à l’imbécile, en plus, et contradictoirement, la certitude, la conviction, littéralement confortable, que la bêtise ne le concerne pas.C’est ce que Clément Rosset appelle la "bêtise du second degré", la bêtise réflexive, la bêtise intelligente, et qui est en fait la bêtise absolue, la bêtise en personne… et l’apanage d’ailleurs des personnes ordinairement considérées à juste titre d’ailleurs comme intelligentes et cultivées.

Tel l’antisémite qui brandit ses amis juifs comme un sauf-conduit, ou le contestataire bien pensant qui brandit euh… sa moralité ou son indignation comme un gage de moralité, l’imbécile, ou l’homme bête, se reconnaît souvent au fait qu’il brandit sa culture comme un paratonnerre ou sa marginalité comme un gage de son indépendance. Oubliant par là même que tout le monde veut être exceptionnel, que rien n’est plus ordinaire que de vouloir être exceptionnel, et qu’il suffit de croire qu’on échappe à la bêtise pour tomber dedans.C’est à ce genre de tentation qu’on peut résister grâce à votre livre, Alain Roger,


Alain Roger, Le bréviaire de la bêtise, Paris, 2008, Gallimard

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