vendredi 13 février 2009

125 millions d’actions

Brève:
« L’idée d’utiliser les 125 millions d’actions de Fortis holding actuellement entre les mains de Fortis Banque pour le vote lors de l’assemblée générale de Fortis, était une initiative de Fortis Banque. L’Etat n’a rien demandé. »

"Je comprends que si cela se passe mal les gens cherchent toujours un bouc émissaire. Tous les ministres européens des Finances vivent avec cette pression. Mais je ne ressens pas cela comme un échec individuel. C'était une décision collective du gouvernement".

"Nous continuons maintenant sans le Holding, ce n'est plus un partenaire. Entre-temps les épargnants et les contribuables restent pour nous la priorité absolue, tout comme pour les interventions dans d'autres banques. Pour l'instant le vote 'non' ne change rien non plus au dossier Fortis".


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Fortis: Didier Reynders conspué par la presse flamande
Les différents éditoriaux des journaux flamands soulignent mercredi la responsabilité du gouvernement dans le dossier Fortis. Il ne s'agit pas uniquement de la responsabilité de mener l'affaire à bonne fin, mais également de la "gaffe" de vouloir faire jouer 125 millions de titres pour obtenir un vote positif. Certains commentaires remettent même en question le ministre des Finances, Didier Reynders.
Les journaux du groupe Corelio vont le plus loin dans leur commentaire. Titrant "Monsieur Pas de Problème", Karin De Ruyter écrit dans De Standaard que l'ébruitement du plan des 125 millions d'actions a été suffisant pour faire basculer les votes. "Le gouvernement, et principalement le ministre Reynders qui gère le dossier, porte une responsabilité écrasante dans cette débâcle", poursuit-elle. "L'homme supposé mener la bonne gestion du dossier Fortis a une nouvelle fois semé la pagaille".
Même ton du côté de Het Nieuwsblad qui titre en une: "Jusqu'à quand Didier Reynders?". "Le ministre ne porte peut-être pas personnellement, mais tout au moins à titre de ministre des Finances, la pleine responsabilité de ce fiasco", écrit Kristof Simoens. "Si Reynders ne veut pas lâcher les rênes, pour des considérations purement électorales, le Premier ministre doit l'y contraindre", poursuit-il.


Het Laatste Nieuws souligne que "la responsabilité du ministre Reynders est en cause". "Il s'agissait principalement de son dossier et il n'a pas amené de happy end", écrit Luc Van der Kelen. "Le gouvernement fédéral ne semble pas avoir été en mesure de mener à bonne fin de manière convenable un dossier financier certes complexe". Les seuls gagnants dans l'affaire sont les avocats, estime M. Van der Kelen: "Ils en auront encore du plaisir durant de nombreuses années".
"L'intervention grossière du gouvernement a sans aucun doute aidé le camp du non", écrit Frank Demets dans De Tijd. Tenter de faire voter 125 millions de titres était "une gaffe de taille". M. Demets appelle à présent à "la raison et la négociation". "D'autres chamailleries judiciaires ne profiteront à personne", selon lui.
Dominique Claes parle dans Het Belang van Limburg d'une insécurité ambiante. "Les actionnaires ont embrouillé toute la situation de Fortis. (...) Nul ne sait que faire à présent de Fortis, de la banque, du holding et des crédits qui pèsent comme un fardeau sur la holding", dit-il.
Didier Reynders se défend
"L'idée d'utiliser les 125 millions d'actions de Fortis holding actuellement entre les mains de Fortis Banque pour le vote lors de l'assemblée générale de Fortis, était une initiative de Fortis Banque. L'Etat n'a rien demandé", a indiqué Didier Reynders jeudi matin sur les ondes de La Première, Bel RTL et Radio Een.


Sur le verdict en lui-même de l'assemblée générale, le ministre des Finances a dit "comprendre que si cela se passe mal les gens cherchent toujours un bouc émissaire. Tous les ministres européens des Finances vivent avec cette pression. Mais je ne ressens pas cela comme un échec individuel. Les plans de cessions envisagés ressortent d'une décision collective du gouvernement".
Le ministre des Finances indique toutefois comprendre le choix émotionnel de certains actionnaires, mais parle d'une occasion manquée pour Fortis Holding et les actionnaires. "Nous continuons maintenant sans le Holding, ce n'est plus un partenaire. Entre-temps les épargnants et les contribuables restent pour nous la priorité absolue, tout comme pour les interventions dans d'autres banques. Pour l'instant le vote 'non' ne change rien non plus au dossier Fortis". Certes, il y aura vraisemblablement plus d'argent qui devra être libéré. "C'est devenu plus difficile pour Fortis Holding, maintenant qu'il est seul. Pour la banque il y a différents scénarii: continuer toute seule, avec BNP, ou avec un autre partenaire".
Didier Reynders a encore une fois insisté sur le fait que l'argent mis par le gouvernement dans les banques est un investissement qui doit apporter à l'Etat une plus-value dans le futur

7 commentaires:

Anonyme a dit…

En ne prenant pas ses responsabilités à l'époque de la démission du gouvernement Leterme, le ministre des finances a montré combien sa perception des événements était altérée...
Les propos tenus avant, pendant (ne pas savoir que les actions fortis du gouvernement n'avaient pas de droit de vote) et après le vote fortis montrent à suffisance combien le ministre maitrise mal ce dossier... qui aujourdhui fait payer par le citoyen belge les risques pris par des citoyens étrangers (néerlandais, chinois,...) principalement présents à l'assemblée.
Le ministre des finances a vendu le citoyen belge. Il ferait bien de se rendre en Islande pour voir où il nos conduit.
En temps de crise, il faut un pilote dans l'avion, pas un irresponsable dont les ambitions personnelles le privent de tout esprit critique et fait payer sa mégalomanie par ses administrés...

Le centre de gravité de la wallonie doit bouger.
Aujourd'hui nous savons que le président du MR ne sera pas le capitaine courageux...

Moi, je voterai ECOLO !!!

C'est notre seule chance... Même Aernourdt qui prétend laver plus blanc que blanc est pret à se compromettre avec un parti dont le président va d'échec en échec, d'errances en errances...

C'est un bel espoir qui s'en est allé...

francophonedebruxelles a dit…

Ecolo, la seule chance pour quoi?
L'Etat fédéral est devenu, par la volonté flamande, un niveau de pouvoir inefficace, constamment torpillé par le gouvernement nationaliste de Kris Peeters qui veut ériger la Flandre, majoritaire en Belgique, comme le premier niveau de décision. Ces forces centrifuges sont devenues trop importantes. Le réel enjeu est donc de déterminer quel doit être le niveau de pouvoir le plus efficace pour les wallons et Bruxellois. Nous avons besoin d'un Etat normal, capable de protéger nos droits fondamentaux et capable de gérer la crise économique. La Belgique n'est plus cet Etat, que cela nous plaise ou pas. L'émotionnel doit aujourd'hui laisser place au pragmatisme et au réalisme.

himself a dit…

@Jean Laitat

A mon avis, ma perception est également altérée: quelles responsabilités devait prendre Reynders ?

Concernant le vote de Fortis Banque à l'AGE de Bruxelles, le point a été soumis au kern et le gouvernement a décidé de ne pas décider ... comme l'a confirmé Van Rompuy.

himself a dit…

@Jean Laitat (II) & Olivier Salomé

"qui aujourdhui fait payer par le citoyen belge"

En théorie, non, vu que par le vote Fortis Holding devrait faire reprendre en théorie les actions achetée par le gouvernement belge.
En guise de belgitude borderline, attention de ne pas (trop) déraper.

Pour ma part, je trouve Didier Reynders irréprochable sur le fond dans cette affaire. Vos conclusions sont assez disproportionnées par rapport au seul élément factuel que vous avancez, qui est donc faux.

Un vote Ecolo me semble honorable par contre, même si dans ce dossier précis les égratignures de JM Nollet n'ont pas toujours été ad'hoc. Quant'à "notre seule chance", je partage assez les vues d'Olivier Salomé

francophonedebruxelles a dit…

Je partage ton avis himself sur ce dossier: difficile pour Reynders de faire mieux dans le contexte que l'on connaît.

himself a dit…

@ Jean Laitat (III)

"Aernourdt qui prétend laver plus blanc que blanc est pret à se compromettre"

J'ai déjà publié qqes posts à propos de Rudy Aernoudt et pour ma part, j'ai pu observer nombre de bêtises dites et écrites à son sujet - souvent le relais de propos de la classe politiques d'horizons divers.

Si maintenant réaliser des coalitions (et en l'état des choses, provoquer des débats démocratiques et contraditoires) , c'est se compromettre ... doit-on s'attendre à ce que votre élu Ecolo devienne dictateur ?

himself a dit…

@Olivier

Je m'attendais à ce que tu nous réalises un billet à propos "des grandes révélations flamandes" à propos de Reynders (type http://www.nieuwsblad.be/Article/Detail.aspx?ArticleID=GHQ26E3KF)
avec en témoin privilégié, Jean-Marc Delporte, alias monsieur trou de 800.000.