vendredi 17 juillet 2009

Ministre à vie ?

Je vous propose en réflexion l'édito complet de Francis Van de Woestyne

Précaution importante : la politique est un domaine difficile et cruel. Ceux qui s’y lancent sacrifient souvent une partie de leur santé, de leur famille. Mais la désignation des nouveaux ministres régionaux et communautaires et le remaniement du gouvernement fédéral sont interpellants.

Pour deux raisons.
La première.
La toute puissance des présidents de partis, drogués au pouvoir, est absolue en Belgique. Ils déplacent leurs ministres et secrétaires d’Etat comme des pions, selon les humeurs du moment, en fonction de considérations régionales et politiciennes qui échappent parfois à toute logique. Cette toute puissance et la longévité des mandats présidentiels est dangereuse car elle pousse souvent les candidats à une haute fonction à pratiquer la flatterie - ce mal qui ronge les entourages présidentiels - et réduit ou anéantit la capacité à critiquer la stratégie de ces présidents que souvent on craint plus qu’on admire. Bien sûr, tous les élus ne sont pas des "cirepompes". Mais la tendance à récompenser d’abord les affidés est grande.

La deuxième. On le voit ici, pour certain(e)s : quand un ministre est sanctionné, pour de bonnes ou mauvaises raisons, il faut souvent lui trouver un lot de consolation, une activité, utile ou pas, qui lui permette de sauver la face et sans doute une partie de son salaire. C’est affligeant. Le métier de politicien est, par nature, un métier à risques.

Il n’est écrit nulle part dans la Constitution qu’un ministre doit le rester toute sa vie.

Mais, lire aussi:
Les Pensions pour une arrière-saison
C’était en 1989, je pense, puisque les socialistes étaient revenus au pouvoir (qu’ils n’ont plus quitté depuis). Un matin, à la rédaction du Soir, ou je devais sans doute parcourir les journaux en sirotant un thé citron industriel et en fumant ma pipe (on pouvait encore pétuner librement, à l’époque). Le téléphone. Une voix suave et féminine me demande si elle peut me passer monsieur le Ministre, qui souhaite me parler. Ça ne se refuse pas, quand on est journaliste politique. Et celui-là en plus, je l’aimais bien.

La fin (temporaire) d'un parcours d'échecs...
Marie Arena est sans doute humainement exceptionnelle. Elle est courageuse, dévouée et fidèle.Maintenant, alors que pour l'instant elle n'a plus de pouvoir, force est de constater que, bombardée par son président à de nombreux postes de pouvoir, elle n'a jamais rien réussi.Que ce soit à l'emploi, à la présidence de la communauté française, à l'enseignement, à l'intégration sociale, il me semble que ses échecs sont plus nombreux que ses réussites. De la douche aux sans papiers en passant par les distributeurs de canettes et aux files de parents dans les écoles, elle aura accumulé les erreurs d'appréciation.Est-ce sa faute? Sans doute pas, lancée au feu trop vite, trop jeune avec comme seule expérience un poste de conseillère chez Michel Daerden (on fait mieux comme mentor :-)), elle a gâché son image dès le début et cela l'a suivi tout le reste du temps.Elio l'a grillée, comme il l'a fait avec Julie Fernandez-Fernandez depuis et comme il pourrait le faire avec Eliane Tilieux. Je pense que dans un PS machiste et peu démocratique, les femmes n'ont pas la vie facile.

La fine stratégie de Di Rupo
En apparence, le PS perd des départements importants : l'Emploi, les Finances, l'Enseignement. Il se replie sur des matières plus populaires.
Le casting socialiste, il faut bien l’admettre, ne correspond pas, en plusieurs points, aux rumeurs qui circulaient ces derniers jours. Même si Elio Di Rupo avait plaidé pour la stabilité des équipes, il a profité du moment pour jouer une habile partie de stratego.
En Région wallonne et en Communauté française, le choix des compétences opéré par Elio Di Rupo peut surprendre. Le PS perd en effet des matières très importantes. L’Emploi, l’Enseignement obligatoire mais aussi les Finances et le Budget. On sait que dans tout gouvernement la maîtrise budgétaire est essentielle et permet, si pas un contrôle, du moins une surveillance des autres départements. Mais en ces temps troublés, d’aucuns considèrent que le Budget, et toutes les débudgétisations pratiquées par Michel Daerden, était devenu un cadeau empoisonné.
Refiler cette patate chaude au CDH offrait également un excellent argument à Elio Di Rupo pour envoyer au fédéral cet objet ô combien encombrant qu’était devenu Michel Daerden. Et Di Rupo, faisant mine de céder au chantage des autres partis, Ecolo en particulier, qui ne voulaient plus de l’éthylique ministre d’Ans, a pu, de son côté, exiger que soient éloignées ou refusées deux personnes qu’il ne porte pas dans son cœur.
Bernard Westphael (Ecolo), jugé trop arrogant et imprévisible, mais aussi Catherine Fonck, ancienne ministre de la Petite enfance et de l’Aide à la Jeunesse que le PS a ouvertement refusée comme ministre de l’Enseignement obligatoire. Pour les socialistes, dès lors que ce portefeuille était promis au CDH, deux personnes pouvaient en devenir les titulaires : Joëlle Milquet ou Marie-Dominique Simonet. C’est la seconde qui a tiré le gros lot. Mais un gros lot qui pourrait bien être très lourd à porter. Car, passées les délicates questions des inscriptions et de la mixité, c’est aussi la gestion du budget enseignement - promis lui aussi à l’austérité - qu’il faudra gérer. Tout cela sous la surveillance quotidienne des syndicats d’enseignants bien décidés à ne plus subir les cures d’amaigrissement des années 90. Un mot encore sur Catherine Fonck.
Si le PS, et Elio Di Rupo en particulier, ont mis leur veto, c’est peut-être une manière de lui faire payer l’attitude très dure qu’elle avait adoptée dans l’affaire Donfut.


17.07.09 - 08:23 - galvadeg
Me Milquet,
région wallonne,bruxelloise et communauté française vont dans le même sens et pour y parvenir vous avez réussi à constituer des coalitions similaires,au besoin en faisant fi du résultat des élections..... puisqu'il en est ainsi,ne serait il pas plus honnête vis à vis de l'électeur de ne plus avoir qu'un seul gouvernement (communauté française) réunissant toutes les compétences? Mais quand je vois les grincements de dents des politiciens à l'heure du jeu des chaises musicales,je comprends que les partis politiques n'y mettent un frein,se retrouvant alors avec beaucoup trop de lapins pour le nombre de clapiers disponibles,mais ne serait ce pas là le signe REEL d'une volonté de changement,d'avancée et d'économie?
En ce qui concerne la régularisation des sans papiers,même si comme mr demotte lundi,vous vous targuez de représenter 75% des wallons,ne pensez vous pas que la véritable démocratie serait de soumettre cette question en referendum? tout d'abord,pour une fois le citoyen aurait l'impression que son avis importe,ensuite avec une reponse qui serait "oui" ou "non" il sera enfin possible de véritablement statuer sur le sort de ces gens (à condition de suivre la décision populaire) et enfin de faire de la Belgique une démocratie.

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