mercredi 1 juillet 2009

Je me suis inspiré de la sécurité sociale

Dans un dessin publié par le Herald Tribune, on voyait un policier en train d'interroger Madoff. Il lui demandait par quoi il avait été inspiré pour mettre en place son système qui consistait à demander aux nouveaux clients de payer pour les anciens clients. Et Madoff lui a répondu :
«je me suis inspiré de la sécurité sociale, monsieur! »

«Votre Honneur, pendant de nombreuses années, jusqu'à mon arrestation le 11 décembre 2008 dernier, j'ai fait fonctionner une chaîne de Ponzi dans le cadre de mon activité de conseil et investissement de mon entreprise, Bernard L. Madoff, basée ici même, à Manhattan, au numéro 885 de la Troisième Avenue, à New York. A vrai dire, je suis heureux d'avoir l'occasion, pour la première fois, de m'exprimer publiquement au sujet des crimes que j'ai commis et qui m'inspirent une peine et une honte profonde.»

8 commentaires:

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Tout cela me rappelle une histoire personnelle qui remonte à ma rhéto (1984-1985, une époque). J'avais un copain, Philippe T., qui derrière son apparence de minet ucclois superficiel cachait une intelligence prodigieuse. Un jour, il me proposa de participer à l'Avion. Vous en avez probablement entendu parler. C'est un système de Ponzi où un pilote recrute un équipage chargé de de trouver des passagers qui paient leur billet pour avoir le droit de se refaire en trouvant des nouveaux passagers et ainsi de suite. La suite de l'histoire est d'une simplicité biblique : Philippe T. a trouvé des passagers mais moi j'étais profondément vexé de découvrir que mon copain me pensait assez con pour monter dans son avion.

Madoff me confirme l'intuition que j'avais eue gamin : pour monter dans l'avion du libéralisme il faut être un vrai neuneu ou sinon un individu tout simplement amoral.

J'oubliais : les dernières nouvelles que j'ai eue de Philippe T. était qu'avant même l'accomplissement de l'exploit de cumuler les diplômes de Solvay et Polytechnique en même temps, un chasseur de tête l'avais repéré pour lui proposer d'intégrer la bande d'Albert Frère.

Ethique, non ?

xavier a dit…

Toutes des libérales sauf ma mère a dit...

"pour monter dans l'avion du libéralisme il faut être un vrai neuneu ou sinon un individu tout simplement amoral."


Et pour monter dans l'avion du socialisme, il suffit en Belgique de travailler? Pas le choix. Un revenu moyen de 30.000 € brut par an paye en moyenne 400.000 €, son patron 600.000 €, et encore 200.000 de TVA, soit 1.200.000 € en 45 ans...

Et quand il aura besoin de l'aide de la sécurité sociale, il devra espérer que suffisamment de personnes auront été obligées de monter dans l'avion pour payer...

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

@ Xavier,

Exact !

Pour assurer les pensions on a trois options :
1°) la répatition
2°) la capitalisation
3°) l'euthanasie des vieux friqués pour recycler leur pognon inutile dans le circuit de l'économie réelle.

Un effet tengible de la "crise" libaraaaaale (Comment allez-vous Chaos ?) est le cassage de gueule des retraites par capitalisation. Exemple : la dégringolade des valeurs des caisses d'assurance de General Motors sont citées comme une des causes de la faillite du géant. Son seul avantage était que quand ça marchait, les ténias qu'on appelle "le Marché" s'engraissaient avec l'issue que nous connaissons.

La répartition est en effet confronté à une réalité démographique qui révèle quoi en réalité ? Que le financement de la sécurité sociale par les seuls revenus du travail doit être mis en cause par une véritable réforme fiscale.

Pour rappel, le principe de la répartition faisait consenus en Europe quand les systèmes de sécurité sociale avaient été créés au lendemain de la seconde guerre mondiale dans un esprit d'union nationale qui dépassait largement le cadre des partis socialistes. La raison n'était même pas idéologique : on crée un système dont on doit pouvoir bénéficier immédiatement.

xavier a dit…

Toutes des libérales sauf ma mère a dit...

Et cela fait combien d'année que le système par répartition s'est cassé la figue?

Avec tout de même une nuance de taille: le système par capitalisation a toutes les chances de se rétablir...tandis que le système de répartition a toutes les chances d'empirer

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Question de croyance que tout ça ... ou de choix. En effet, dans un monde gouverné par les indécrottables, tout ne peut qu'empirer.

La capitalisation individuelle est soumise aux aléas et ne sert en définitive qu'à engraisser les tenias qui exigent 15% de return chaque année et après la "criiiiise qu'on ne pouvait prévoir" (plusieurs dans un intervalle de 45 ans), plus que les yeux pour pleurer. Le tenia est repus. Merci.

Le financmeent par répartition n'est qu'un élément de la question générale de la répartition des richesses crées par la travail (le travail et non la génération spontanée à la quelle ont cru les neuneus de Madoff). J'ai dit réforme fiscale et j'ajoute affectation des gains de productivité.

Vous me direz : triste utopiste, c'est la crise où allez-vous trouver la ressource ; avant de la partager, il faut la créer et gnagnagni gnangnangna....

En 1944, c'était l'opulence... et on avait choisi le système pour pallier les déficiences du système ancien et obsolète de la capitalisation.

O tempora o mores.

xavier a dit…

@Toutes des libérales sauf ma mère a dit...

Un peu de rigueur: en 44 il n'y avait pas de système par capitalisation.

Pour ma part, en épargnant bien moins que les prélèvements obligatoires et malgré les "crises", le capital que j'ai constitué me permettra, à moi et à mes enfants de vivre bien mieux qu'avec la pension hypothétique.

Et ça ce n'est pas de l'idéologie sans preuve: c'est la réalité.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Et on revient au début de nos échanges. Je parlais (a)moralité.

Anonyme a dit…

j'avais fait un post l'an dernier sur le sujet des pensions et le fait que l'on devrait passer au système par capitalisation...
Avec aussi l'exemple chilien et les difficultés...
...
Ah... détail peut être l'ami mais les retraites par capitalisation ne se sont pas cassés la gueule. Vous savez, quand vous prenez une retraite privée, vous avez plusieurs choix... plusieurs branches et plusieurs risques...
Si vous choisissez prudemment capital et rendement garanti, votre pension elle est toujours là...

Maintenant, si certains prennent leur pension comme un produit de spéculation, c'est leur problème...

en 44, il y aavit 13 actifs pour un inactif. Aujourd'hui, on a gonfé tous les pans de la sécu et on a 2,88 actifs pour un inactifs.
Ce sont les "droizakis" qui flinguent la sécu.

Ce n'est pa sla génération actuelle qu'il faut fustiger... parce que ce sont de vieux cons qui ont mis en place un système dont ils ont profité à fond...
Ils ont eu le plein emploi, les grands travaux, les 30 glorieuses, ont mis en place les prépensions, les avantages inégalés...

Et aujourd'hui, il partent à la retraite à 55-60 (je parle de ceux qui partent volontairement) en nous disant...

"hé les gars... maintenant, moi, je vais en profiter, toi, tu travaillera jusque 70 ans, et tu seras pas sur d'avoir ta pension"... c'est ça la morale de votre répartition?
Et... à la réflexion... l'Etat me prendra toujours plus que ce que les crises ne feront jamais...