samedi 16 août 2008

En attendant Ratko Mladic

Ratko Mladic doit répondre devant le TPIY de 15 accusations dont celle de génocide pour son rôle dans le massacre de 8000 hommes, femmes et enfants musulmans à Srebrenica en juillet 95, crime contre l’humanité et celle de violation des lois de la guerre pour sa responsabilité dans le bombardement de Sarajevo. Il a été inculpé dès 1995.



"En terme de responsabilité, en particulier à Srebrenica, la sienne est accablante. Il en est l’instigateur", estime Arnaud Danjean, ancien conseiller pour les Balkans au ministère français des Affaires étrangères. "Elle l’est aussi pour ce qu’elle révèle de complicité et de compromission de l’appareil d’Etat serbe".

Mladic naît en 1942 et il a deux ans quand son père, un résistant communiste, est exécuté par des militants croates à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Mladic entre dans l’armée de la République fédérale communiste de Yougoslavie et fait carrière.

Au début des années 1990, il est affecté à la garnison de Knin, où ont lieu les premiers assauts des Serbes de Croatie contre la Fédération yougoslave. Après le cessez-le-feu de 1992, il est affecté au commandement de l’armée serbe bosniaque.

A partir de 1993-94, l’emprise de Mladic sur la République serbe de Bosnie-Herzégovine augmente. "Il se sent plus légitime que Karadzic qui est progressivement lâché par Belgrade", explique Arnaud Danjean. "La population sait que Karadzic a abusé de sa position pour faire de l’argent alors que Mladic, c’est la pureté militaire. Il prend des risques."

"Son attitude répond moins à des convictions que celle de Karadzic qu’à des stratégie parfois opposées", ajoute J-A Dérens. "Karadzic est un intellectuel déclassé qui s’intègre dans des réseaux nationalistes minoritaires à l’époque de la Yougoslavie. A l’inverse, Mladic est un officier de l’armée yougoslave parfaitement intégré dans des réseaux puissants."


Lire aussi:
Des cachettes du général Mladic dévoilées Le général serbe Ratko Mladic, recherché pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPI), s’est caché dans plusieurs édifices militaires et des appartements à Belgrade entre 2002 et 2005, a indiqué un responsable serbe dans un magazine allemand.

3 commentaires:

Asbrone a dit…

N'oublions pas qu'il s'agit d'un procès politique : les responsables d'un ancien régime sont jugés par les responsables d'un nouveau régime qui cherchent à justifier le changement de pouvoir. Aussi loin que l'on remonte, le jugement est connu d'avance !!

Et la preuve qu'il s'agit d'un procès uniquement commandité par les sphères politiques : le soutien inconditionnel de la population à Ratko Mladic.
Parce qu'il ne faut pas oublier ce que "nos" médias censurent...

Asbrone a dit…

L'article publié ne cite que M. Arnaud Danjean, ancien conseiller pour les Balkans au ministère français des Affaires étrangères. Pour rappel, c'est ce même cabinet qui a validé l'indépendance du Kosovo en violation totale avec le droit international et les résolutions de l'ONU. Cette décision (appui et soutien à l'indépendance) est géostratégique évidemment. Elle va évidemment à l'encontre des intérêts serbes et russes.
Ainsi les nouveaux responsables serbes (qui sont bizarrement pro-européens) ont "lâchés" Mladic. Pas étonnant qu'il y ait un fossé avec l'avis de la population. On se rend donc mieux compte de la déformation des événements.

Loin de nier les massacres, il y a la présentation à faire et les mots à utiliser. M. Arnaud Danjean fait passer Mladic comme un monstre, et c'est exactement le même discours qu'envers des dirigeants nazis par exemple. Les crimes commis par l'UCK deviennent alors comme ceux des résistants de la guerre 40-45 : ce sont des actes héroïques...

Le problème n'est pas de condamner Mladic (qui l'est déjà, soit dit en passant) mais de nier la réalité historique et les responsabilités partagées. Si Mladic est un monstre, il a tué pour le plaisir de tuer. Belle version officielle qui supprime la question de savoir s'il était un "soldat" qui a agi sur ordre ou recommandation, et sur ordre ou recommandation de qui...

Car qui fournissait les armes à la Serbie ? et dans quel but ?

himself a dit…

@asbrone

Il me semble que nous ne sommes pas vraiment d'accord sur l'approche de ce problème, bien que je ne sois pas un spécialiste de cette région "incompréhensible de barbarie".

"Si Mladic est un monstre, il a tué pour le plaisir de tuer"

Ceci au minimum me semble très clair: ce type est un pervers des plus dangereux; comme si le soutien de la population le dédouanait de qqechose.
Comparez le niveau d'éducation entre par exemple la slovénie et l'ensemble de ses voisins à l'est et vous aurez compris.

Merci de nous informer de ce que ""nos" médias censurent..."