lundi 24 août 2009

Mixité ou haine sociale ?

A Matin Première ce matin, une "spécialiste des inscriptions scolaires" issue des Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Economiques de l'ULB ... on est pas sorti de l'auberge, Madre de Dios !

Juste des "anti-commentaires", extraits du site de la RTBF pour vous situer la bêtise et la haine sociale qui domine le débat ... et pas dans le sens que l'on veut nous faire croire.


24.08.09 - 08:23 - Dieter Von Lunburg
Pour rappel, le décret mixité, outre sa volonté première d'améliorer le niveau de nos élèves, s'attaquait à une situation scandaleuse où les écoles huppées s'arrangeaient pour refuser les inscriptions d'enfants venant de milieux défavorisés au profit de fils et filles bourgeoises... Rien que pour ça, ça me fait plaisir de voir ces parents qui profitaient d'un système féodal et inégalitaire s'égosiller en vain.



24.08.09 - 08:16 - marie-claude leloire
Il n'y a problème au fond que dans les endroits snobs où on ne mélange pas les "torchons et les serviettes" ...Mais à y réfléchir, un jour les serviettes finissent par devenir torchons ...Et si en réalité nous étions tous égaux malgré nos différences ?


Et puis une excellente question :

24.08.09 - 08:18 - Christine Bonnes écoles, mauvaises écoles : ces termes n'ont aucune signification, puisqu'il n'existe aucun moyen objectif d'en juger. IL faudrait plutôt dire "écoles snobs à population favorisée" et "écoles populaires que certains ne veulent pas fréquenter". Mais qui s'occupe vraiment de la qualité de l'enseignement et des résultats des élèves?
A côté de la mixité sociale, n'y a-t-il pas d'autres moyens d'améliorer l'enseignement ?


En effet, même si la mixité sociale est un élément important à prendre en compte, ce n'est certainement pas LA priorité à mettre en oeuvre et surtout pas n'importe comment, ce qui est clairement le cas dans ce dossier.


Lire aussi:
Un prof privé de cours en prison sans justification
La presse fait grand cas du " prof privé de cours en prison sans justification"Il s'agit de Luk Vervaet.Quelques mots sur cette personne.Luk Vervaet est l'ancien dirigeant du Parti du Travail de Belgique (NDA:dont les idées ont été reprises par le PS). Il est maintenant président de la branche belge de l’IUPFP (Union Internationale des Parlementaires pour la Palestine). Cette "Union" a été créée à Téhéran, en mai 2001, en marge d’une conférence sur la Palestine organisée par le Parlement iranien. Ses statuts sont un copier-coller de la position de l’Iran : dénonciation de "la nature terroriste et raciste de l’entité sioniste", soutien à la résistance "sous toutes ses formes" (y compris, donc, les actions terroristes visant des civils), défense de "l’identité arabe et islamique de Jérusalem", "droit du peuple palestinien à établir son Etat sur son territoire, avec Jérusalem comme capitale" (ce qui revient à nier le droit à l’existence d’Israël). Près de la moitié des membres de l’IUPFP sont des Iraniens et des Libanais membres du Hezbollah. Son secrétaire général est le religieux iranien Ali Akbar Mohtshemi. Ancien ministre de l’Intérieur, il a joué un rôle central dans la création du Hezbollah libanais, financé et armé par l’Iran. (repris d'un article de Claude DEMELENNE de Lalibre du 22/4/2009)

Cyberclasses, toujours rien de neuf
Nous avons déjà longuement parlé de Cyberclasse.Pour rappel, c'est tout simplement (si l'on ose dire) le remplacement des PC vieux de 10 ans dans les écoles de Wallonie. En effet, la Région bruxelloise et la Région flamande ont des PC récents, remplacés tous les 3 ou 4 ans.Malheureusement, comme nous l'expliquions dans notre billet " Cyberclasses: comment perdre beaucoup de temps et d'argent. le réflexe socialiste est de considérer que le citoyen est beaucoup plus corrompu que les élus. Donc, au lieu de faire confiance aux directeurs d'école (vous savez, ceux qui refusent des élèves sous des prétextes fallacieux), on a mis en oeuvre un complexe appel d'offres.

15 commentaires:

xavier a dit…

A lire les commentaires, on comprend la raison d'être de ce décret débile.

Il y a donc encore des gens qui croient qu'il suffit de mettre ses enfants dans "une bonne école" pour qu'ils réussissent!

Je sais que c'est inutile, mais je repose toujours les mêmes questions:
1. Quelle est l'étude scientifique qui conclut que des élèves moins forts dans une classe plus forte deviennent meilleurs?
Mon expérience personnelle est tout autre!

2. Quand un directeur d'établissement a-t-il refusé un élève pour son origine sociale?
Je n'ai jamais entendu cela.
Sauf de parents dont les enfants avaient de réels problèmes de discipline ou d'étude!

3. Le "nombre de livres à la maison" explique deux fois plus les différences de résultats que le niveau socio-économique. A suivre les ministres, il suffirait donc de donner à ces élèves une cinquantaine de livres pour qu'ils réussissent mieux!

4. Seul un élève sur deux a acquis les compétences minimales en fin de 6ème primaire. Que fait-on pour pallier cette constatation catastrophique?

Mais de nouveau, le décret mixité semble avoir contenté plein de gens, puisque l'on a encore voté PS.

Je suis prof à Bruxelles et aspire de tout mon cœur que l'enseignement soit régionalisé. On profiterait de l'organisation des Flamands!

echocynique a dit…

Merci pour les liens himself :-)

Marie a dit…

J'aurais aussi voulu poser les questions:
"mais dites, à part mélanger les élèves (là, chuis pas contre, hein), on fait quoi, réellement, pour que tous aient un meilleur niveau, de meilleures compétences ?
De plus, on dit qu'il y a des écoles meilleures que d'autres. Dans ce cas, sur quoi se base-t-on ? (mais, là, j'ai ma réponse: sur le taux de réussite en première candi à l'unif, je le sais, je l'ai vécu, j'étais dans les stats, yahouuu... et j'ai dû recommencer ma seconde). Et, dans ce cas, pourquoi ces écoles-là y parviennent et pas les autres (ah oui, pardon, passqu'il n'y a que des enfants de bourgeois, c'est vrai) ?"

Bref, à mon avis, on veut la mixité, mais c'est l'arbre qui cache la forêt d'un enseignement qui devrait solidement se remettre en question en profondeur...
(et pourtant, il y a des pistes puisque selon la dame: "selon les résultats PISA, quand nos élèves sont bons, ils sont vraiment très bons, mais quand ils sont mauvais, ils sont vraiment très mauvais..." On a donc des élèves vraiment bons...)

himself a dit…

@Xavier

Merci pour cet argumentaire aussi succinct que parfait ... c'est un "débat" de sourds sectaires ... désespérant.

Le plus sidérant, c'est que son origine repose sur un fantasme (ton pt N°2) - certains se plaisent à le croire, maintenant.

himself a dit…

@Marie

"on fait quoi, réellement, pour que tous aient un meilleur niveau, de meilleures compétences ?"

Politiquement rien, outre inventer en permanence des décrets aussi nuisibles les uns que les autres, en se trompant de priorité(s) et donc d'objectif(s).

Néanmoins je reste admiratif devant un nombre important de directeurs/trices d'école et surtout d'enseignants qui continuent à ne pas se laisser décourager par cette situation qui perdure depuis longtemps et à mordre sur leur chique aussi.

Dans ce dossier on oublie des choses fondamentales, telles que les projets scolaires/pédagogiques (parfois très) spécifiques pour certains établissements. Un oubli assez sévère des filières porf. et tech.
La proximité/facilité école/domicile dans des situations familiales de plus en plus complexes. Le reglement spécifique du cas désastreux de Bruxelles ...

francophonedebruxelles a dit…

@Xavier, vous êtes bien naïf, vous qui vous voulez la régionalisation de l'enseignement, soit la mise sous tutelle de l'exécutif bruxellois paritaire.

Prêt pour le 50 FR /50 NL ? Cela fera quelques postes de perdus pour les FR. Il ne faudra pas seulement être bilingue, il vous faudra être flamand.

Et je ne parle pas du beau programme pédagogique que cette perspective nous réserve: Schild en Vriend, Bataille des Eperons d'Or, la Heel-Nederland, et le clou de l'année: un "gordel" pour les enfants.

Sans mes enfants, merci :).

Par contre si vous voulez une meilleure gestion, alors on peut discuter.

Toutess des libérales sauf ma mère a dit…

Je vous salue Marie.

Comme vous, je n'ai pas de solution (évidente). Je partage votre humble constat et vos interrogations. L'école devrait pouvoir se consacrer à sa mission d'instruire (que j'aime ce mot qui fleure le XIXème Siècle), de dispenser du savoir, de la culture. Je n'y vois que là que les conditions de l'émancipation de l'individu, de sa liberté (putain, je m'exprime comme un vieux libéral). Idéalement, cela devrait ouvrir le chemin de la promotion sociale (ouf, je me reprends). Utopie, Utopie. Force est de constater que l'institution scolaire ne fait que reproduire les inégalités de notre société. Là est l'échec de l'école. Ne pas s'en émouvoir est simplement coupable. L'irresponsabilité est dans la volonté de statu quo.

@ himself et xavier,

La haine, c'est chez les autres, n'est-ce pas ? Et le mépris, il est chez qui ?

Xavier, vous êtes enseignant. Vous avez certainement eu l'occasion de vous confronter à l'un ou l'autre parent à qui vous auriez pu dire : qu'appelez-vous une "bonne école", une école qui n'est pas trop fréquentée par des étrangers comme vous ? Peut-être l'avez-vous fait. Moi, si et la réponse fut : c'est vrai, vous avez raison…

Ne soyons pas hypocrites. Il y a à Bruxelles un vrai problème de mixité sociale (et communautaire) dont la principale conséquence est de concentrer toutes les difficultés à enseigner dans une catégorie d'établissements dont les élèves sont délibérément sacrifiés et où les élèves s'engagent dans une logique de suicide social. J'en conviens, le mécanisme qui alimente le processus ne relève pas d'une forme d'exclusion déclarée de la part établissements huppés, bien qu'ils méritent le qualificatif de ghetto. Et pourtant, je ne connais pas d'innocent en la matière ; le phénomène à été identifié aux USA depuis longtemps où on lui a donné un nom : le WHITE FLIGHT.

Alors, que faire ? Assurer coûte que coûte le libre marché scolaire ?

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

@ Bruxellois,

Bon, je ne vous suivrais pas dans votre opinion mais votre commentaire m'inspire une question : dans l'état actuel des choses en Communauté française, la rpéartition des moyens traduit-elle le fait que le quart des francophones ne sont pas Wallons ?

himself a dit…

"Il y a à Bruxelles un vrai problème de mixité sociale"

Je pense qu'il faut commencer à mettre un point à cet endroit de la phrase et à en tirer déjà des réflexions. L'école est le reflet de la société et/ou inversement.

Une plus grande mixité passe par un élargissement de Bruxelles et donc un élargissement également de l'offre néerlandophone et/ou un système basiquement multilingue.

Il y a une incapacité chronique de nos politiques à traiter l'ensemble d'une manière autre que sectaire.

Toutes des libérales sauf ma mère a dit…

Je voulais dire :

"Il y a DANS LES ECOLES DE Bruxelles un vrai problème de mixité sociale"

mais mon lapsus vous permet de vous retourner une question fondamentale de cause à effet. Fort bien.

Je pense pour ma part qu'on a l'Ecole qu'on mérite (banalité, certes). On vante tant le "modèle finlandais". J'ai ouï dire que la société finlandaise était loin de présenter nos clivages sociaux. Un point parmi d'autres : le salaire de l'enseignant finlandais se situerait dans la moyenne haute de son pays. Chez nous, que ce soit aux yeux du fils de bourgeois "éduqué" ou de l'indigent culturel abreuvé de Secret Story, l'enseignant n'est qu'un petit fonctionnaire, un looser.

Alors, que faire ?

echocynique a dit…

@Marie

A part le décret Mixité, on ne fait pas grand chose pour améliorer la qualité.

D'autres idées existent, ("le contrat pour l'école") mais leur mise en œuvre est encore pire que le décret Mixité, c'est dire.

Parce que rien n'est jamais analysé ni évalué. D'ailleurs, as-tu déjà vu l'évaluation d'un ministre?

Un exemple parmi (tant) d'autres: une évaluation en math en 5ème primaire. les résultats sont catastrophiques. (voir le blog d'Economiques)"« En effet, si 36% des élèves maîtrisent la plupart des compétences évaluées, la situation de 40% des élèves est préoccupante :" est la conclusion des chercheurs mandatés en 2008 pour cette épreuve. Rien n'est fait pour remédier à la situation...

xavier a dit…

@ Un Bruxellois
je suis peut-être naïf, mais le monde a changé grâce à des naïfs.

Mais c'est vrai que les Flamands ne sont pas demandeurs : près de 20% des élèves bruxellois vont dans une école néerlandophone. Deux fois plus que leur représentation linguistique.

Je crains que le mouvement s'accélère vu la différence de qualité.

Peut-être que l'on peut négocier avec eux. Si nous leur garantissons que les élèves deviendront bilingues, ce sera peut-être un pas en avant.

Peut-être que les Flamands préfèreront que Bruxelles soit 100% bilingue que 10% flamande?

Xavier a dit…

Toutes des libérales sauf ma mère

J'enseigne dans une excellente école. Elle est "mixte" selon plein de critères, sauf un:
question sexe, elle est mixte, il y a des garçons et des filles (et peut-être d'autres sexes), question nationalité, la plupart sont belges, mais de deuxième ou troisième génération, question religion, nous avons des Juifs, des Chrétiens (catholiques, protestants, orthodoxes) et nous avons des athées, question classe économique, nous avons des enfants de chauffeur de taxi, de commerçants, de cadres, d'indépendants et même de fonctionnaires (eh oui!), sans compter les chômeurs, etc.
Il y a un domaine où nous ne tolérons aucune mixité, et nous le revendiquons: c'est l(adhésion au projet d'établissement. Qui doit faire 500 pages (CF oblige) mais que l'on peut résumer par: respect de l'autre et de ses opinions et donc, respect du règlement, travail et effort.
Rien ne nous fera changer cette discrimination!
Le décret le fera dans un premier temps. Mais, tout le monde sait que ce décret ne changera que les 1ères et les 2èmes...

himself a dit…

@Toutes des libérales sauf ma mère

"Il y a DANS LES ECOLES DE Bruxelles un vrai problème de mixité sociale

mais mon lapsus vous permet de vous retourner une question fondamentale de cause à effet."

Je ne pense pas qu'il y avait un lapsus et j'avais compris le sens de l'intervention.

Je désirais juste souligner que la politique régionale en matière par exemple d'urbanisme et de logement avait une incidence directe sur la/les population(s) scolaire.

"J'ai ouï dire que la société finlandaise était loin de présenter nos clivages sociaux"

Je connais effectivement peu de Sociétés aussi décadentes, avec un système qui renforce, voire crée des inégalités: un ensemble de droits qui effacent les devoirs.

Un exemple de ce type de vue politique ? Voir le post du jour: http://grand-barnum.blogspot.com/2009/08/dabord-conge.html

himself a dit…

@Xavier

J'adhère à l'ensemble de tes réactions.