mardi 23 juin 2009

Accroche-toi Margaux !

Charles Bricman est aussi revenu sur cet article que je mentionnais dans "Il a bon dos, Reynders"
Je réagissais de cette façon à son analyse:

J’ai trouvé aussi que cette interview était assez remarquable sur le fond des propos.D’autre part, j’ai lu et entendu moult fois l’axiome suivant :

« leur campagne s’est limitée presque exclusivement à taper sur le PS »

Il faudrait que l’on puisse se souvenir que le MR est le seul et unique des 4 premiers partis, à être mis dans toutes les oppositions au niveau régional et qu’à ce titre, il joue sainement son rôle. Au-delà du débat contradictoire, pierre angulaire de notre démocratie, il y a aussi la veille saine de notre fonctionnement démocratique, salement mis à mal.
Qu’à l’inverse, on est en droit de se poser des questions concernant la « certaine complaisance » des partenaires, par rapport à une série de dérives aussi nombreuses qu’inquiétantes ; de pouvoir aussi déclarer les bilans des législatures bonnes, quant objectivement elles sont mauvaises ou cata, comme à Bruxelles.


Bizarrement, Ecolo au pouvoir (cfr vidéo de Céline Fremault du cdH) en perd subitement tout son pouvoir critique et d’indignation. Ne pensons qu’aux simples problèmes, d’enseignement/formation, emploi et spécifiquement des jeunes, mobilité, logements, …

Ceci est d’autant plus cocasse que lors des émissions politiques traditionnelles du dimanche, je n’ai rien entendu d’autre que des critiques à l’égard de Reynders, alors que la campagne est terminée et que l’heure est à la construction et à la négociation (sans le MR, Reynders et les siens, s’il fallait encore le préciser) d’un programme dont on ne sait absolument rien, après plus d’un semaine … On « rencontre des gens » ; à se demander comment ils ont écrit leur programmes politiques et surtout comment ils ont pris en compte les réalités socio-économiques du terrain pendant la dernière législature … alors qu’ils étaient déjà au pouvoir ?

Pour un observateur attentif de la vie politique, il est aussi assez cocasse qu’on semble déjà « oublier » les critiques sempiternelles et féroces d’Ecolo (mais justes) pendant tout la législature en RW et de voir du jour au lendemain un Marcel Cheron et au soir du Conseil de Fédé expliquer penaud, pourquoi il est bon de s’associer aux mêmes que l’on a critiqué inlassablement pendant 5 ans … après avoir aussi expliqué pendant une semaine que l’éthique était un axe majeur de la politique à mener.

Quand la realpolitik est du realcomik.


Lire aussi:
S. Vanackere, P. Magnette et J. Fernandez-Fernandez ne prêteront pas serment ce mardi
Les deux ministres fédéraux Steven Vanackere (CD&V) et Paul Magnette (PS), ainsi que la secrétaire d'Etat Julie Fernandez-Fernandez (PS) ont été élus le 7 juin, l'un au parlement bruxellois et les deux autres au parlement wallon. Ils ne prêteront pas serment ce mardi en raison de l'absence du Roi.
En effet, pour pouvoir prêter serment, les trois ministres doivent démissionner de leur poste ministériel pour quelques heures. Comme c'est devenu une tradition, les élus démissionnent de leur fonction, prêtent serment en tant que parlementaires et immédiatement après sont renommés ministres et reprêtent serment entre les mains du Roi. Ce qui n'est pas possible mardi, en raison de l'absence du souverain.
Cette procédure devrait être respectée, même si le nom de MM. Vanackere et Magnette sont cités pour entrer l'un dans l'exécutif bruxellois et l'autre dans l'exécutif wallon.

Comment compose-t-on le gouvernement bruxellois?
Négociations pour la Région bruxelloise

Les négociations pour la formation d'un nouveau gouvernement bruxellois avancent. Francophones et néerlandophones se rencontrent pour la première fois ce jeudi. Autour de la table: un représentant de chaque parti. On n'attend pas de décision concrète.
Cette réunion est une première prise de contact. Il faut dire que les règles pour former un gouvernement bruxellois sont très claires. L'idée c'est de ne pas faire jouer les rapports de force entre francophones et néerlandophones. Chacun choisit (à son tour) ce que l'on appelle un paquet de compétences.
Une loi spéciale fixe la répartition des attributions entre ministres du gouvernement bruxellois. Au moment de se répartir les portefeuilles, les membres du futur gouvernement se retrouvent face à cinq paquets de compétences. Des paquets fixés une fois pour toutes mais pas spécialement homogènes puisque emploi et économie, par exemple, font partie de paquets différents.
En pratique, les partis francophones bénéficient des deux premiers choix. Vient ensuite le tour des partis flamands. Le choix du quatrième paquet revient aux francophones, les flamands héritant du cinquième et dernier choix.
Ensuite, rien n'empêche les partenaires, de commun accord, de faire glisser une compétence d'un paquet à l'autre. C'est ainsi que le cdH Benoît Cerexhe a géré l'emploi et l'économie, au départ logés dans des paquets différents.
Quant aux secrétaires d'état, ils reçoivent des attributions piochées par les ministres au sein de leur propre paquet de compétences. Ainsi, par exemple, les attributions d'Emir Kir et de Françoise Dupuis, dans le gouvernement précédent, provenaient du paquet du ministre-président Charles Picqué.
La méthode est compliquée. Mais elle permet à chaque groupe linguistique de prendre en charge des compétences substantielles, sans faire jouer les rapports de force entre communautés.
De son côté, le parti bilingue Pro Bruxsel critique ce critère de coalition symétrique qui prévaut dans l'installation des gouvernements. Bruxelles mériterait un gouvernement mis sur pied par les Bruxellois en tenant compte des résultats des urnes et pas d'un lien factice avec la Wallonie, dit-il.

4 commentaires:

Guillaume a dit…

Je suis désolé de ne pas être de ton avis mais le MR s'il continue dans la critique du PS sans expliquer clairement son programme ne gagnera plus d'élections. Le MR fait la même erreur que le PS en France. Si ce dernier est pourri par des guerres internes, il a fait aussi de l'anti-sarkozysme primaire qui ne permet de gagner une élection. Il faut proner un modèle de société plus que critiquer les autres. Car si on ne fait que critiquer c'est perçu comme avoir un programme vide.

himself a dit…

@Guillaume

Je suis d'accord avec Louis Michel: les électeurs n'ont rien compris. Il leur a pourtant été expliqué en long et en large les déviances démocratiques, par tous et par la presse aussi.

Pour ma part, j'ai suivi de très près la campagne. Je n'en sais ni plus ni moins pour les 3 autres "grands partis". Je m'inscris donc en faux contre cette affirmation.
Par contre, je n'ai pas pris la peine de lire les programes, vu qu'il faut faire des coalitions.

Guillaume a dit…

@himself

L'importance est l'image, ce qui reste en fin de parcours de ce qui a été dit. J'ai toujours été convaincu que la manière de s'adresser aux autres avait une importance capitale ne serait-ce que dans le ressenti, dans l'inconscient. Si Reynders continue sa stratégie de leader avec peu de contact à la base (puisque les réunions entre ministres et chefs de groupe n'existent plus depuis plus d'un an d'après la libre), il est sûr de continuer à perdre et à s'isoler. Reynders doit apprendre à déléguer. Il ne l'a pas assez fait.

Tu peux avoir le "meilleur programme du monde". Si tu ne respectes pas humainement ceux qui ne pensent pas comme toi, tu t'isoles.

Le MR a réussi à faire diminuer le score du PS mais en faveur d'Ecolo. Ils ne les a pas attiré à lui les mécontents du PS. Il a travaillé pour Ecolo. Ce qui est un peu paradoxal.

himself a dit…

@Guillaume,

finalement, je me fous un peu du score du MR; ce que je retiens surtout, c'est que près d'un francophone sur 3 a voté PS, malgré ce que l'on sait et ça, ce n'est pas la faute au MR.

C'est également le choix de partenaires actuels (et à nouveau le cdH) d'avoir été le chercher.