La pauvreté augmente inexorablement malgré 30 ans de P$ en wallonie. Conclusion : il faut voter encore plus P$ #CQFD
Le pauvre wallon plus pauvre : La Wallonie ne souffre pas seulement d’une pauvreté plus grande qu’en Flandre. Les conséquences de cette pauvreté sont aussi plus lourdes à porter.
Les pauvres wallons sont plus pauvres que les pauvres flamands. C’est, en quelque sorte, la conclusion curieuse à laquelle est arrivée Anne-Catherine Guio, une chercheuse de l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique (Iweps).
Voilà qui mérite cependant quelques explications.
Les autorités publiques calculent généralement le taux de pauvreté à partir des revenus disponibles des ménages. Selon la définition classique retenue, un ménage est confronté à un risque de pauvreté quand le montant de ses revenus est inférieur à 60 % du revenu médian de la population prise dans son ensemble. Mais depuis quelque temps, cette définition de la pauvreté ne suffit plus aux observateurs.
Pour deux raisons au moins.
D’une part, il n’est pas toujours simple de mesurer les revenus. D’autre part, il existe des ménages qui ont un revenu supérieur au seuil de pauvreté monétaire, mais qui ne s’en sortent pourtant pas à cause de besoins lourds, comme une ancienne dette à épurer ou des problèmes de santé chroniques.
La Commission européenne s’attache dès lors depuis 2009 à doubler les indicateurs de pauvreté monétaire avec des mesures de la "déprivation matérielle".
La "déprivation matérielle", c’est quoi ? On la définit comme "l’incapacité de posséder les biens et services et/ou de se livrer aux activités qui sont perçues comme des nécessités" . Neuf questions servent à la mesurer.
On regarde si le ménage est capable de :
1) faire face à des dépenses imprévues;
2) manger tous les deux jours un repas comprenant des protéines;
3) chauffer correctement son logement;
4) partir une semaine par an en vacances;
5) éviter les arriérés de crédit, de loyer ou de payement;
6) disposer si désiré d’une voiture;
7) d’une télévision;
8) d’un téléphone
et 9) d’une machine à laver. Si un ménage cumule au moins trois de ces désavantages, on considère qu’il souffre de "déprivation matérielle".
Anne-Catherine Guio a croisé les données - lesquelles ont été recueillies en 2007. Elle confirme un fait bien connu : la pauvreté monétaire est plus élevée en Wallonie qu’en Flandre. Dans le sud du pays, 19 % de la population souffrent de pauvreté monétaire. Au nord du pays, il n’y a que 11 % des ménages qui y sont confrontés.
Mais cet écart se double d’une différence plus marquante encore sur le plan de la "déprivation matérielle". Alors que le taux de déprivation est de 18 % en Wallonie (soit très proche du taux de pauvreté), il n’est que de 6 % en Flandre. Soit deux fois moins que le taux de pauvreté (11 %). "Ces résultats , explique Anne-Catherine Guio , tendraient à montrer que la pauvreté monétaire se traduit par des difficultés quotidiennes plus importantes en Wallonie qu’en Flandre." On constate d’ailleurs que près d’un Wallon pauvre sur deux n’a pas accès à des biens ou services considérés comme une nécessité dans la société, alors qu’en Flandre, seuls 28 % des pauvres sont considérés comme "déprivés".
L’explication ? Il n’y a que des hypothèses. La première, c’est qu’il y aurait en Flandre davantage de ménages dont les ressources sont sous-estimées. On peut penser, par exemple, aux personnes âgées dont les revenus de pension sont plutôt faibles, mais qui possèdent leur logement ainsi qu’une épargne importante. La seconde, c’est que la pauvreté monétaire en Wallonie est plus durable et qu’elle s’accompagne plus souvent d’autres problèmes comme l’absence d’un travail, l’existence de dettes, des problèmes de santé ou de dépendance.
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Rudy Demotte est l'invité de Matin Première
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