mardi 10 août 2010

Déconstruire le démocratisme

C'est fou comme la propagande officielle est efficace. Osez suggérer que la démocratie parlementaire pourrait ne pas être le nec plus ultra des régimes politiques, et vous aurez les mêmes réponses toutes faites, qui ont dû être inlassablement répétés pour rentrer ainsi identiques dans les têtes de millions d'occidentaux. Ces réponses ne nécessitent aucune réflexion, ce sont des réflexes défensifs; ils servent justement à interdire toute réflexion, ce sont des méthodes d'arrêtducrime orwellien, permettant d'éviter tout crimepensée contre l'orthodoxie officielle.
Tout d'abord, il y a bien sûr, chez les semi-cultivés, l'argument d'autorité, avec la citation de Churchill "la démocratie est le pire des régimes — à l'exception de tous les autres". L'avantage est que la citation étant une boutade, on pourra condescendre à vous trouver un manque d'humour si vous osez la prendre au sérieux de façon critique, mais vous ferez partie de la joyeuse bande si vous la prenez au sérieux comme argument d'autorité pour abandonner tout sens critique.
Dans la lignée de Churchill, il y a bien sûr le point Godwin. Si vous osez critiquer la démocratie, vous êtes ipso facto un partisan de la dictature, du national socialisme, du communisme, et de tout autre croquemitaine que vous aurez omis de critiquer profusément comme préalable à tout commentaire négatif sur la démocratie. Peu importe qu'une telle critique, ne s'addressant pas à une croyance que possède l'interlocuteur, aurait été par là non pertinente au débat. Toute critique de la démocratie qui ne commence pas par confirmer d'avance la démocratie au sommet est sacrilège. Il est alors de bon ton d'associer toute opinion du sacrilège aux idéologies damnées qu'il a beau nier partager, il participe de leur dérive anti-démocratique; et peu importe si ces opinions sont d'un bon sens universel (Vous affirmez que 2 et 2 font 4? Mais c'est bien ce qu'on enseignait dans les écoles du troisième Reich!), ou ont été en opposition directe avec toutes les idéologies totalitaires, car ce qui importe de la calomnie, ce n'est pas tant la validité logique que l'entâchement par la marque indélébile de l'hitlérie vaincue.

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