mardi 28 décembre 2010

La place des femmes dans la société

#Kiadi : "le port du voile est source de division entre les différentes conceptions religieuses et philosophiques, y compris dans sa dimension sociale plus spécialement en ce qui concerne la place des femmes dans la société" ?

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Voile: le conseil d'Etat donne raison à la ville de Charleroi

Le conseil d'Etat a débouté mardi l'enseignante de mathématiques qui contestait un règlement de la ville de Charleroi interdisant aux enseignants du réseau officiel d'arborer devant les élèves leurs convictions religieuses, notamment par le port d'un voile islamique, a annoncé mercredi de la ville dans un communiqué.
Selon la ville de Charleroi, le conseil d'Etat a confirmé la légalité d'un règlement communal adopté en mars dernier, en qualifiant le port du voile de "source de division entre les différentes conceptions religieuses et philosophiques, y compris dans sa dimension sociale plus spécialement en ce qui concerne la place des femmes dans la société". Dans son arrêt, la juridiction rappelle le principe de neutralité de l'Etat, sur base duquel on peut "attendre des agents des pouvoirs publics que, dans l'exercice de leurs fonctions, ils observent strictement, à l'égard des citoyens, les principes de neutralité et d'égalité des usagers", précise le conseil d'Etat. Cet arrêt met un terme à une saga juridico-politique survenue au printemps dernier après que la ville de Charleroi eut interdit à cette femme voilée de donner cours dans les écoles du réseau de la ville.



La révolution féministe silencieuse du monde arabe
Le monde occidental continue d’avoir des sociétés arabes une image biaisée comme celle que l’Islam confinerait toutes les femmes de la même manière, alors qu’en réalité elles vivent des conditions très différentes. Une opinion de Gema Martín-Muños, Directrice de la Casa Árabe et professeure en sociologie du monde arabe et islamique à l'Université autonome de Madrid.
Les sociétés arabes sont souvent perçues par les étrangers comme rigides et résistantes au changement, parce qu’ils ne les voient que par leurs régimes dirigeants, lesquels résistent effectivement au développement et au changement. Mais cette image est loin d’être conforme à la réalité des pays arabes où un énorme dynamisme génère de nombreux types de changements, même si à des vitesses différentes et de manière complexe et contradictoire - particulièrement lorsque le changement initié par la base est bridé par le haut de la pyramide.


Prenons le cas des femmes arabes. L’image prédominante est celle d’une femme-victime, passive, exotique, voilée, qui réagit aux évènements plus qu’elle n’y participe activement. Elle est un objet impersonnel de stéréotypes communautaires nourrissant des préjudices culturels.

En réalité, les sociétés arabes sont engagées dans un processus de bouleversement immense et irréversible dans lequel les femmes jouent un rôle crucial. Au cours du demi-siècle écoulé, l’intense urbanisation et la féminisation de la main d’œuvre dans l’ensemble des pays arabes ont massivement propulsé les femmes au cœur de l’arène publique.

Pendant cette période, les différences entre les niveaux de scolarisation des garçons et des filles se sont partout réduites - bien qu’à des rythmes différents. Dans de nombreux pays arabes, en effet, bien plus de filles que de garçons poursuivent leurs études dans le secondaire et à l’université, ce qui montre que les parents considèrent l’éducation de leurs filles comme étant aussi importante que celle de leurs garçons. Et toutes les enquêtes montrent que les jeunes hommes et femmes veulent étudier et trouver un travail avant de se marier. (Ils veulent en outre de plus en plus choisir eux-mêmes leur partenaire.)

Dans le même temps, l’évolution démographique ainsi que les facteurs sociaux et économiques affectant l’éducation et le travail imposent de profonds changements au modèle traditionnel de la famille arabe. Les mariages plus tardifs et la baisse de la fertilité - résultant d’une plus large utilisation de la contraception artificielle - réduisent la taille de la famille, la rapprochant du modèle occidental de la "famille nucléaire". La région du Maghreb est peut-être en tête de cette tendance, mais le phénomène est observable partout dans le monde arabe, même dans les Etats les plus conservateurs.

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