mardi 16 mars 2010

La non-application de la loi

Phineas_Barnum :

#Kiadi : "L’insécurité relative qui règne en Belgique est le résultat de la non-application de la loi. Et cette non- application de la loi est la conséquence du laxisme des politiques, qui ne donnent pas aux travailleurs de terrain les moyens de mettre en oeuvre un cadre légal par ailleurs excellent" ?


C'est un extrait d'une interview d’Eric Janssens, le président de l’association des magistrats de la jeunesse , avec dérapage désinformatif caractérisé du journaliste

Que pensez-vous des propos de M. De Decker, président du Sénat et bourgmestre d’Uccle, qui se plaint du travail de la justice et du personnel des Institutions publiques de protection de la jeunesse (IPPJ) dont les propos étaient pourtant totalement clairs et sans ambiguité :

M. De Decker a estimé que la recrudescence des attaques dans les commerces et du recours à la violence était due au laxisme des dernières décennies et à la philosophie 'il est interdit d'interdire'
Les choix de la ministre Huytebroeck de ne pas augmenter le nombre de places en IPPJ "est à l'opposé de ce qu'il faut faire"

et propose la création de centres d’éducation renforcée sous la houlette de militaires ?


Je dis qu’il joue avec le feu. Je ne comprends pas que le deuxième personnage de l’Etat s’attaque à des institutions qui ont toujours été privées des moyens d’agir. Le politique n’aime pas la justice qui lui rappelle régulièrement ses turpitudes et lui remonte tout aussi régulièrement les bretelles. Et il la prive des moyens de fonctionner. Les sections financières des parquets sont exsangues, alors qu’il y aurait beaucoup à dire au sujet de la criminalité économique, les juges de la jeunesse font ce qu’ils peuvent avec peu de choses, on s’attaque aux mafias avec des catapultes
Quant au personnel des IPPJ, il se bat dans des conditions précaires et pour des salaires de misère. Je trouve fort de café que M. De Decker le dénigre, sans même connaître la réalité de son travail.

Moi, cela fait 20 ans que je pratique cette réalité, tout comme les services protection judiciaire et toutes les ASBL que je cite plus avant. Que ces initiatives soient rejointes par des militaires, cela ne me gênerait pas du tout.



Lire aussi:
Moureaux et les "Rambos" du MR
Bon évidemment, il ne fallait pas s’attendre à des propos très nuancés de la part de Philippe Moureaux, vice-Président du PS et bourgmestre de Molembeek au sujet de la proposition d’Armand De Decker de créer des centres pour mineurs délinquants avec un encadrement militaire.

Éric Janssens : "Nos jeunes sont fantastiques !"

Aide à la jeunesse
"Nos jeunes sont fantastiques !"

Professionnel de l’Aide à la jeunesse depuis plus de vingt ans, Éric Janssens est un passionné qui s’occupe à plein temps de problématiques d’éducation. Rencontre.
Intarissable, ce père de famille nombreuse vit son métier de premier Substitut du Procureur du Roi à Nivelles avec une énergie et un enthousiasme débordants. Et avec cohérence et engagement puisque, en outre, il préside l’Union francophone des magistrats de la Jeunesse et une association d’aide à l’enfance (1).

Le Ligueur: Quel est le rôle d’un Substitut "jeunesse" ?
Eric Janssens: "Je travaille dans et avec le réseau de l’aide et de la protection de la jeunesse. Ça va surprendre les gens, mais le Parquet de la Jeunesse est d’abord un organe de "déjudiciarisation". Environ 80% des dossiers concernent des mineurs dits en danger, c'est-à-dire dont l’intégrité physique ou psychique est compromise et 20% seulement concernent des jeunes qui ont commis des transgressions. Plus de 90% des dossiers retourneront vers le psycho-médico-social, donc très peu devant un juge.

Les enfants sont en droit de recevoir de l’éducation jusqu’à 18 ans, toutes les conventions internationales le disent. Or, il y a beaucoup de manquements. Notre rôle est d’aller rappeler aux adultes leurs obligations : scolaire, alimentaire, d’entretien, etc. Comme service public, le 'cadeau' qu’on fait aux familles, c’est de donner du repère, du cadre, de la limite. Les premiers partenaires sont les parents. Ensuite, toutes les personnes qui interviennent en matière d’éducation : les enseignants des différents niveaux, les PMS, l’aide en milieu ouvert, les pédopsychiatres, les médecins de famille."

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