mercredi 3 décembre 2008

La dérive fascisante de la Flandre

Le congrès des pouvoirs locaux du Conseil de l'Europe a adopté (hier, mardi 02/12) une recommandation à l'attention des autorités belges pour leur demander d'encourager Keulen à nommer les trois bourgmestres non nommés.

Les élus locaux du Conseil de l'Europe ont voté en faveur des trois Bourgmestres et recommandent aussi un monitoring de la Belgique afin de cerner comment la charte sur la démocratie locale (signée en 1985 par la Belgique) est observée au quotidien.

Fons Borginon a expliqué aux médias qu'ils n'avaient rien compris aux manoeuvres fallacieuses francophones qui tentent désespérément de nuire à la Flandre en exportant un problème belgo-belge "à l'Europe".
La RTBF à son JT de 19H30 du 2/12 n'a rappelé en rien l'atteinte grave aux droits fondamentaux démocratiques, parlant en gros de vote qui n'allait pas apaiser les choses. (*)

Qu'on le dise et qu'on le répète: cette histoire est loin d'être un détail ou une différence de point de vue et encore moins un problème communautaire: c'est une atteinte grave à nos droits démocratiques !


(*)
Bravo à Bertrand Henne pour ses questions directes et pertinentes.
On retrouve du bon Matin Première. Merci.
Rédigé par:
himself le 03 décembre 2008 à 08:05

Lire aussi:
Bourgmestres: le nationaliste Fons Borginon représentera la Flandre à Strasbourg Le Congrès des pouvoirs locaux du Conseil de l’Europe examinera ce mardi 2 décembre 2008 à Strasbourg le rapport sur la non-nomination des trois bourgmestres francophones de la périphérie (Liens: Le Conseil de l'Europe épingle les dénis d'égalité de traitement et de démocratie; Violence politique à Bruxelles: capitulation francophone, intervention européenne). Ceux-ci feront tous les trois le déplacement à Strasbourg. Le Ministre des Affaires Intérieures, de la politique urbaine, du logement et de l’intégration civique de la Région flamande, Marino Keulen (Open VLD, "Démocrates Libéraux Flamands") a refusé de se déplacer. C’est Fons Borginon qui le représentera. Au cabinet de Marino Keulen, on souligne qu’il connaît bien la législation linguistique et les relations communautaires en Belgique. Il connaît aussi très bien le fonctionnement du Conseil de l’Europe.

Strasbourg recommande de nommer les trois bourgmestres de la périphérie


Ce que Kris Peeters n’a pas pu obtenir
Voici le résultat de trois mois de dialogue de Communauté à Communauté. Le ministre-Président flamand Peeters n’a pu sceller aucune avancée décisive. Des tiraillements inattendus ont vu le jour entre négociateurs francophones.
Praatbarak": l’expression suivra le ministre-Président flamand un bout de temps. Alors que le dialogue de "Communauté à Communauté" présidé par Kris Peeters (CD&V) est en état de mort clinique à la suite de la non-nomination des trois bourgmestres francophones de la périphérie bruxelloise, voici le résultat de trois mois de palabres communautaires
Sur la forme, d’abord ; selon plusieurs négociateurs, quelques "différences d’appréciation" ont vu le jour entre francophones - notamment entre Olivier Maingain (FDF) et son collègue de parti Armand De Decker (MR). A couteaux tirés alors que le FDF brigue la tête de liste en Région bruxelloise pour le scrutin de juin, De Decker, bourgmestre d’Uccle et président du Sénat, s’est montré plus enclin à lâcher du lest face aux négociateurs flamands, rapportent plusieurs sources francophones comme flamandes. Mais d’autres tiraillements ont eu lieu - notamment entre Ecolo et le MR - à propos de la régionalisation de la loi sur les implantations commerciales.
Sur le fond, nous y voilà, Kris Peeters escomptait engranger plusieurs points avant la nouvelle année: caramba, encore raté!


Pieter De Crem à Matin Première

Comment Frank Vandenbroucke veut régionaliser l'Emploi

"De impact op het terrein is nihil"
Minister Keulen veegt de aanbeveling van de Raad van Europa in verband met de niet benoemde burgemeesters, resoluut van tafel.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Vous savez que là-dessus, je ne partage pas tout-à-fait votre point de vue.
1. Toute cette affaire est stupide. Les crétins qui nous gouvernent ont une fois de plus réussi à s'enfermer dans une impasse pour le plus grand bonheur des fouteurs de merde des deux bords. On voit mal comment en sortir par une solution honorable pour tout le monde.
2. Sur le plan des principes, la conférence des pouvoirs locaux du Conseil de l'Europe est en faveur d'une élection directe des bourgmestres et maires. Je suis d'accord, mais ce n'est pas le régime belge (les bourgmestres sont nommés car ils sont aussi les représentants du gouvernement dans la commune).
3. Il y a une divergence d'interprétation F-N sur un point de droit (l'envoi des convocations électorales). Nous avons des instances juridictionnelles pour les trancher, mais les candidats-bourgmestres ne veulent pas les saisir. Tant pis pour eux.
4. La décision de Keulen est une médiocre manoeuvre politicienne dans le bac à sable flamand. L'attitude des 3 bourgmestres, depuis l'origine, en est une autre.
5. Nous allons vraiment très mal, dans ce pays, si à chaque désaccord, on croit utile d'invoquer la "dérive fascisante" de l'autre. Cessons, s'il vous plaît, ces gamineries.

Guillaume a dit…

Je suis d'accord avec vous Charles sur les grandes lignes. Les trois bourgmestres m'agacent parce qu'ils refusent d'aller devant le conseil d'état parce que la décision est prévisible (très probablement c'est vrai mais n'empêche) et que cela prendrait trop de temps. La dernière raison prouve que c'est pour des raisons purement électoralistes car s'ils respectaient les règles, ils aideraient à clarifier la situation peut-être pas pour eux mais pour leurs successeurs en allant au conseil d'état.

De plus, Thiéry a encore dit hier vouloir aller devant la Cour européenne alors qu'il faut passer d'abord au conseil d'état.

Tout ce foin et cette condamnation du conseil de l'Europe n'aura jamais d'impact au niveau belge. Rappelons que la seule recommandation qui a été appliquée dans les précédents rapports concernent le bilinguisme dans les hopitaux bruxellois. C'est aussi la seule recommandation dont la Flandre parle depuis des années mais quand ça la concerne, elle s'en fout mais ça on le savait déjà ... et ça ne fera jamais rien avancer.


Une chose est certaine, soit chaque bord fait son mea culpa historique soit on se sépare. Personne n'est blanc ou noir au niveau politique des deux côtés.

francophonedebruxelles a dit…

La divergence d'interprétation juridique n'est qu'un prétexte. L'objectif se trouve dans la déclaration du gouvernement flamand approuvée à plusieurs reprises: éliminer les facilités linguistiques dans la périphérie de Bruxelles, et voter la scission en force de l'arrondissement électoral, et judiciaire, de BHV afin d'enclaver définitivement la Région de Bruxelles dans un Etat Fédéré flamand, sans protection des minorités, les bruxellois devront s'assimiler (inburgeren) à l'envahisseur ou partir. Dommage que certains francophones persistent à ne pas vouloir comprendre la plan flamand qui bafoue les droits de l'homme.