mercredi 10 mars 2010

Prévot et le daerdengate

#Kiadi : "Je n'ai aucune raison de retirer ma confiance aux Daerden" ?

Et ce malgré la procédure disciplinaire de l’IRE pour manques en matière de déontologie et l’arrêt de la Cour de cassation ...

Un autre amnésique, Maxime Prévot, vice-président exécutif du cdH et député wallon :

"Sur la forme, le procédé n'est pas très courageux. Sur le fond, il faut bien distinguer le rôle de chacun, ce n'est ni à la classe politique, ni à la classe médiatique de jouer le rôle d'apprenti juge".

"Il faut faire la distinction entre ce qui relève de la légalité et ce qui relève de l'opportunité. Si la justice devait identifier qu'il y a série d'actes illégaux qui ont été posés, ce serait bien entendu inacceptable. Mais il y a aussi des actes qui ne relèvent pas nécessairement de l'illégalité mais qui relèvent peut-être de circonstances peu opportunes. Il faut très clairement s'assurer qu'il y a des situations où il n'était pas judicieux de confier tel ou tel marché mais sans pour autant signaler que l'acte était illégal. Et là, c'est à la justice de se prononcer"



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Contrats Daerden: Paul Furlan interpellé au Parlement wallon


Le député Bernard Wesphael a interpellé le ministre Paul Furlan à propos du cabinet de révisorat de la famille Daerden. Selon lui, sa circulaire est contournée par la revente des contrats litigieux. Le député attend une réaction du gouvernement.

Selon le député wallon, la circulaire qui oblige les intercommunales à revoir les contrats qui les lient en grand nombre à ce cabinet est tournée par une manœuvre légale mais éthiquement contestable : le cabinet a revendu une bonne part des contrats litigieux à un autre réviseur.

Bernard Wesphael a expliqué ce mardi au parlement wallon que la circulaire prise par le ministre des Affaires intérieures Paul Furlan est limpide et oblige à revoir les contrats conclus entre une série d'intercommunales et le cabinet de la famille Daerden. Or 7 des 15 contrats litigieux ont déjà été revendus à une autre société "au mépris de la déontologie", dit le député Ecolo: "Le réseau Daerden contourne cette circulaire puisque, sur les 15 contrats litigieux, 7 sont déjà revendus. Cela veut dire qu'ils ne seront pas soumis à de nouveaux appels d'offre et donc ils contournent habilement cette circulaire. Ce n'est évidemment pas acceptable".

Pour Bernard Wesphael, un contrat réputé litigieux le reste, quand bien même il serait revendu à un autre réviseur. Il estime que les Daerden pratiquent un tour de passe-passe qui leur assure un plantureux bénéfice et il requiert une intervention du gouvernement pour y mettre fin.

Les mains liées

Le ministre Paul Furlan explique qu'il interviendra si les membres des conseils d'administration ont recours à lui. Hors de cela, il a "les mains liées", affirme-t-il : "Je compte d'ailleurs sur la célérité de ces membres du CA pour interpeller le ministre, voire introduire un recours s'ils constatent à un moment que la circulaire ne devait pas être appliquée. Et je reprends alors la main".

Une autre possibilité serait d'envoyer d'autorité un commissaire du gouvernement dans les intercommunales éventuellement réfractaires. Mais sur ce point, les juristes ne semblent pas unanimes.

Au PS, le temps ne fait rien à l’affaire

Rendons justice à Didier Donfut car le socialiste borain n’a guère été épargné par les médias : l’entretien publié mardi dans les pages du Soir et de Sud Presse, a le mérite de la franchise. On résume : s’il a démissionné, le 13 mai dernier, de son poste de ministre wallon de l’Action sociale, c’est en raison d’une dénonciation et d’une Joëlle Milquet (CDH) chauffée à blanc à son sujet, dans un contexte électoral où le scandale aurait étouffé le débat gauche-droite.

De l’incongruité à utiliser une position haute dans la sphère publique pour bénéficier de contrats privés et de maintenir cet avantage durant sa charge ministérielle, aucun mot. En somme, le caractère honteux de l’affaire résiderait dans sa divulgation et non dans la pratique dénoncée.

On entend la réponse des socialistes les plus modérés : Donfut, ce n’est pas le PS et tout cela ne doit pas occulter le travail des Demotte, Marcourt, Furlan, etc.

Sauf que… Dans le dossier Daerden(s), on ne ressent guère plus une prise de conscience, même tardive. Que constate-t-on ? Malgré une procédure disciplinaire de l’Institut des réviseurs d’entreprises qui conclut à des manquements en matière de déontologie ; malgré l’arrêt de la Cour de cassation qui la conforte et confirme le conflit d’intérêts ; malgré un décret wallon qui rappelle une évidence (les contrats de révisorat sont des marchés publics soumis à la loi de 1993) et organise les modalités pratiques de son respect, les « affaires » de l’ex-DC&Co restent florissantes. Et Frédéric Daerden conserve la mainmise sur l’arborescence de sociétés qu’il a créée. Loin d’être mises au ban des affaires publiques, ces sociétés valorisent l’expérience bien mal acquise par le biais de « Papa ».

Pendant ce temps, Elio Di Rupo déclare, qu’il n’a « aucune raison de retirer sa confiance aux Daerden ». Donfut, ce n’est pas le PS ; son président, oui. En laissant perdurer ce mauvais feuilleton, il nourrit en Flandre les pires caricatures de la Wallonie. C’est injuste pour les Wallons. À tarder, le PS accrédite aussi l’idée qu’il est incapable d’éradiquer ces pratiques. Que l’exigence d’éthique n’était que cynique calcul. Et qu’une fois le rideau descendu sur le théâtre électoral, les masques, aussi, tombent. Bref, le temps ne fait rien à l’affaire.

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